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Récolte du riz dans les champs de la commune de Dai Tâm, district de My Xuyên, province de Soc Trang (Sud). |
Photo : VNA/CVN |
Impossibilité d’écouler les productions
"Nous sommes très inquiets de la chute libre du prix du riz de jour en jour. Actuellement, le riz IR50404 ne coûte plus que 4.000 dôngs/kg, soit une baisse de 1.200 dôngs/kg par rapport aux à la récolte précédente et avant le déclenchement de l'épidémie de COVID-19" a déclaré Nguyên Ngoc Huân, du hameau D2, commune de Thanh Loi, district de Vinh Thanh, ville de Cân Tho.
"À ce prix, les agriculteurs vont perdre de l'argent car les prix des matières premières agricoles, dont des engrais, ont très fortement augmenté ces derniers temps. Qui plus est, les provinces et les villes du Sud ont mis en place une distanciation sociale, il n'y a donc pas de commerçants ou d'entreprises qui viennent acheter du riz. Avec des mesures de prévention et de contrôle du COVID-19, la récolte est également retardée car il manque les travailleurs temporaires. Ce sont beaucoup trop de difficultés pour les riziculteurs en ce moment" continue-t-il.
Cette situation est la même dans les zones d'élevage de crevettes de nombreuses provinces du delta du Mékong. Selon le chef adjoint du Bureau de l'agriculture et du développement rural du district de Vinh Thuân (province de Kiên Giang), Trinh Tài Mon, cette localité cherche les débouchés pour 1.000 tonnes de crevettes géantes d'eau douce. En conséquence, les prix des crevettes ont chuté à 110.000 dôngs/kg, soit une baisse de 20.000 à 30.000 dôngs/kg par rapport à avant l'épidémie. Les crevettes géantes d'eau douce sont principalement consommées sur le marché domestique et la demande actuelle est très faible lorsque les restaurants, les hôtels et les zones touristiques sont toujours fermés à cause du COVID-19.
Comme le riz, les difficultés dans la vente des crevettes provoquent de lourdes pertes chez les pisciculteurs. Si cette mauvaise situation continue, nombreux sont ceux qui devront abandonner leur élevage.
Non seulement du riz, des crevettes, du pangasius, du poulet blanc, des fruits... bien d'autres produits agricoles des provinces et villes du Sud font face à la chute des prix. De nombreux ménages ont fait de gros investissements pour pouvoir moderniser leur production et risquent aujourd’hui de faire face à d’importantes pertes.
Les solutions pour garantir le travail des agriculteurs
Dans une usine de transformation des crevettes, à Ninh Thuân (Centre). |
Photo : VNA/CVN |
Face à une forte baisse du prix du riz, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a proposé au gouvernement de réaliser un achat pour la réserve nationale, afin que les agriculteurs puissent être assurés d’écouler une partie de la production et espérer continuer sereinement jusqu’à la récolte d’automne-hiver.
"La récolte d'été-automne du riz bat son plein, et s'il n'y a pas de politique opportune, les prix du riz continueront de baisser et les agriculteurs se trouveront rapidement dans une situation difficile. S’il y a une politique d'achat pour le stockage national, le marché sera stimulé, et les agriculteurs seront motivés pour la prochaine saison de production", a déclaré son vice-ministre, Trân Thanh Nam.
Le ministère a également proposé au gouvernement de faciliter la vaccination anti COVID-19 aux travailleurs des usines de transformation des produits de mer, d'élevage et d'abattage des animaux et des volailles. Assurer le bon déroulement de l’étape de transformation permettra également aux entreprises de continuer à acheter les produits agricoles.
Le ministère défend l’idée d’une fourniture de variétés végétales et animales aux agriculteurs, permettant d’assurer une production stable. En plus de créer des conditions maximales pour la circulation et la consommation des produits agricoles, il est nécessaire d’aider les agriculteurs à assurer les conditions nécessaires pour maintenir et stabiliser leur production.
Une "voie verte" pour le transport de riz
dans le delta du Mékong
De son côté, le ministère de l’Industrie et du Commerce vient d'envoyer un document urgent proposant au Premier ministre de charger les ministères, organes et localités concernés d'étudier pour ouvrir une "voie verte" pour le transport fluvial de riz et de paddy dans le delta du Mékong.
Avec son système de canaux entrelacés, 95% de la production des usines de transformation de riz dans le delta du Mékong sont transportés par la voie fluviale, selon ledit ministère.
Par conséquent, l’ouverture d'une "voie verte" contribuera de manière significative à aider les exportateurs à maintenir la chaîne d'approvisionnement.
Sur cette base, le ministère de l'Industrie et du Commerce propose au Premier ministre de demander au ministère des Transports et des Communications de travailler avec celui de la Santé et d’autres ministères, organes et localités concernés dans l'élaboration de cette voie verte, une voie navigable, tout en assurant les exigences de la prévention et du contrôle du COVID-19, afin de dissiper la congestion actuelle de marchandises.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce propose également de faciliter l'accès aux capitaux pour l'achat de paddy et de riz.
Nguyên Tùng/CVN