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>>Fusillade à Munich : neuf morts, l'auteur un Germano-Iranien de 18 ans
Des fleurs déposées près du centre commercial Olympia-Einkaufszentrum, en hommage aux victimes de la fusillade, le 23 juillet à Munich. |
Pourquoi le tueur est-il passé à l'acte ? A-t-il choisi à dessein ou au hasard ses victimes et comment s'est-il procuré arme et munitions ? Plusieurs questions restent en suspens. Il est établi que ce Germano-Iranien de 18 ans souffrant de troubles psychiatriques a prémédité son coup et piégé ses victimes sur Facebook.
Il a tué neuf personnes, pour la plupart des adolescents, et en a blessé 16 autres. Une tragédie qui a semé la terreur dans cette ville du Sud de l'Allemagne, où un dispositif policier sans précédent a été un temps déployé par crainte d'un acte terroriste. Identifié comme David Ali Sonboly, le tueur est né à Munich, de parents venus en Allemagne à la fin des années 1990 comme demandeurs d'asile.
La même arme que Breivik
Vendredi 22 juillet, en début de soirée, il a ouvert le feu sur un groupe de personnes à la sortie d'un restaurant McDonald's puis dans un centre commercial. Il s'est ensuite suicidé au moment où la police cherchait à l'interpeller. Dans son sac à dos, les enquêteurs ont retrouvé environ 300 munitions, ce qui signifie que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd.
La police va devoir déterminer comment il a pu se procurer son arme, un pistolet Glock 17 de calibre 9 mm acquis illégalement : le numéro de série était limé. Déjà un débat s'est engagé en Allemagne sur la nécessité de durcir la législation sur les armes à feu.
"Nous devons examiner avec beaucoup de soin si et où il nous faut le cas échéant légiférer", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, dans l'édition dominicale du quotidien Bild.
Le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä, lors d'une conférence de presse à Munich, le 23 juillet. |
Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a aussi appelé à tout faire "pour restreindre l'accès aux armes létales et le contrôler strictement", a-t-il dit au groupe de presse Funke.Le jeune homme vivant chez ses parents dans un logement social était obsédé par les tueries de masse. Les enquêteurs ont retrouvé en particulier dans sa chambre des documents sur le Norvégien Anders Behring Breivik, qui avait abattu 77 personnes, des jeunes surtout, en 2011.
Par ailleurs, le quotidien Bild relève que l'arme utilisée à Munich est la même que celle dont s'était servi Breivik, même s'il s'agit d'un pistolet très répandu.
Il a agi seul et tendu un traquenard aux victimes après avoir "piraté" le compte Facebook d'une jeune fille : elles se sont vu promettre des bons de réduction dans un fast-food du centre commercial. "Une manière particulièrement sournoise de procéder", a commenté M. de Maizière.
Parmi les morts figurent trois Kosovars, trois Turcs et un Grec.
Harcèlement à l'école
Les autorités ont révélé que le tueur avait été victime de harcèlement. Bild émet l'hypothèse qu'il pourrait s'en être pris à dessein à de jeunes étrangers car il était maltraité notamment par des Turcs dans son école.
Une de ses camarades de classe a indiqué à la chaîne de télévision britannique ITV qu'il était souvent seul et peu apprécié dans l'école. "Je l'ai vu hier et il avait l'air préoccupé, il était bizarre et ne m'a pas regardée, alors que d'habitude il dit bonjour", a-t-elle dit sous couvert d'anonymat.
Le jeune homme était amateur de jeux vidéo violents, un élément qui selon le ministre de l'Intérieur a "joué un rôle" dans cette affaire.
Munich s'est trouvée en état de siège pendant plusieurs heures car la police a craint pendant longtemps que plusieurs tireurs ne soient en fuite.
L'Allemagne reste sous le choc. Cette tuerie est intervenue quatre jours seulement après une attaque à la hache dans un train régional, également en Bavière, commise par un jeune jihadiste de 17 ans.
Elle intervient plus généralement dans un contexte de forte crainte en Europe, alimenté par les risques d'attentats.
AFP/VNA/CVN