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Des élèves du lycée Saugus à Santa Clarita (Californie) se mettent en rangs sous la protection d'un adjoint du shérif après la fusillade, le 14 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ironie du sort, le drame de Santa Clarita, en Californie, est survenu au moment même où le Sénat débattait à Washington d'une éventuelle limitation des armes à feu dans un pays qui a connu ces dernières années plusieurs tueries sanglantes en milieu scolaire sans pour autant remettre fondamentalement en cause la législation en la matière.
L'appel d'urgence a été reçu par la police jeudi 14 novembre à 07h38, alors que certains élèves étaient déjà en cours et que d'autres continuaient à arriver.
Les policiers se sont rendus sur place seulement deux minutes plus tard et ont découvert dans la cour "six personnes présentant des blessures par balles. Tous étaient des élèves du lycée", a raconté lors d'une conférence de presse le capitaine Kent Wegener, des services du shérif de Los Angeles.
Les blessés ont été pris en charge et transportés vers des hôpitaux locaux mais "il s'est avéré que parmi eux se trouvait le suspect, actuellement hospitalisé dans un état grave", a expliqué le shérif, Alex Villanueva, précisant qu'il s'agit d'un jeune homme "asiatique" scolarisé au lycée et résidant à Santa Clarita.
Pendant plus d'une heure, les forces de l'ordre avaient ratissé en vain la zone résidentielle environnante et les collines voisines du lycée Saugus à la recherche du tireur, dont on pensait qu'il avait pris la fuite.
Mais les policiers ont visionné des images de caméras de surveillance "qui montrent clairement le suspect dans la cour en train de sortir une arme de poing de son sac à dos, ouvrir le feu sur cinq personnes puis se tirer dans la tête", a dit le capitaine Wegener.
L'arme, un pistolet semi automatique de calibre .45, a été retrouvée sur place avec le chargeur vide, et aucun autre suspect n'est recherché, a-t-il précisé.
L'enquête ne fait que commencer mais à ce stade, aucune motivation précise ou idéologie ne permet d'expliquer le geste du tireur, ont insisté les forces de l'ordre, qui ont interrogé sa mère et sa petite amie.
Peu après la conférence de presse, le shérif Villanueva a annoncé que la fusillade avait fait au total deux morts, une lycéenne de seize ans et un garçon de quatorze ans qui ont tous deux succombé à leurs blessures après avoir été hospitalisés dans un "état critique".
La fusillade qui a touché le lycée Saugus de Santa Clarita (Californie) a fait deux morts et plusieurs blessés le 14 novembre. |
Les trois autres jeunes blessés, tous scolarisés au lycée Saugus, sont un garçon et deux filles âgés de quatorze à quinze ans.
"Beaucoup ont pris des ciseaux"
Les services du shérif avaient appelé les habitants de la zone à rester chez eux et à verrouiller leur porte jusqu'à ce que l'alerte soit levée. Sur le campus du lycée, des centaines d'élèves étaient restés cloîtrés dans l'attente du feu vert des autorités.
Denzel Abesamis, en dernière année à Saugus, avait aperçu des camarades de classe s'enfuir en courant au moment où il allait se garer. Il avait alors fait demi-tour et appelé une amie qui se trouvait déjà sur le campus. Selon le Los Angeles Times, cette dernière lui a dit qu'il y avait un tireur et qu'elle se cachait dans une salle de classe avec cinq autres élèves.
"J'ai toujours eu peur que quelque chose comme ça arrive", a-t-il dit.
Amber Miller, élève du lycée, a raconté aux télévisions comment elle s'est couchée au sol, toutes lumières éteintes dans sa classe, avec ses camarades lorsque les coups de feu ont retenti.
"On a utilisé nos pupitres et pris de grandes tables pour barricader la porte. Et beaucoup ont pris des ciseaux pour être prêts si on devait se défendre" comme on le leur a appris lors d'exercices de sécurité, a-t-elle expliqué.
"Je ne devrais pas me rendre à l'école et craindre pour ma vie, je ne suis pas une cible, et malheureusement c'est l'Amérique de Trump", a estimé la lycéenne.
"Je n'ai pas vu mon fils mais je lui ai parlé. Il va bien (...) Il avait juste l'air sonné", a dit, en larmes, la mère d'un élève de troisième qui attendait avec de nombreux autres parents près d'une église voisine.
Tous les autres établissements scolaires situés aux alentours avaient été placés par mesure de sécurité en état de confinement, comme c'est l'usage aux États-Unis, où de tels drames sont fréquents.
AFP/VNA/CVN