Fruits et légumes : la qualité et la sécurité sanitaire requises par l'EVFTA

La qualité ainsi que la sécurité sanitaire des fruits et légumes font partie des priorités de l’Union européenne, ce qui oblige les entreprises vietnamiennes à investir davantage dans les technologies et les solutions de transformation modernes qui permettraient d'augmenter la valeur ajoutée de leurs produits exportés.

>>Fruits et légumes : exposition HortEx 2020 à Hô Chi Minh-Ville

Le Dr Nguyên Hông Son, président de l’Académie des sciences agricoles du Vietnam (VAAS), répond aux médias.

Lors de l’exposition des technologies de production et de transformation des légumes et fruits HortEx 2020, tenue du 26 au 28 février au Centre des foires et expositions internationales de Saigon (SECC), à Hô Chi Minh-Ville, des experts et agronomes ont partagé des expériences ainsi que des recommandations de critères recherchés par le marché européen pour les produits agricoles importés bénéficiant des droits de douane avantageux suite à la ratification de l’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne (EVFTA).
Impératif d’investir dans les technologies de transformation
Selon le Dr Nguyên Hông Son, président de l’Académie des sciences agricoles du Vietnam (VAAS), "au niveau des technologies, il faut constater que notre pays peut être autonome. Pour la transformation raffinée, nous les importons essentiellement. En réalité, nous ne sommes pas inquiets, mais de la capacité de production reste est encore faible". Jusqu’avant 2017, le pays ne dénombrait que 150 usines de transformation et la plupart sont de petite et moyenne taille et la capacité n’atteignait que 800.000 tonnes de produits frais/an. Ces usines ne tournent pas à plein régime du fait du caractère saisonnier des légumes et des fruits. Ainsi, certaines d’entre elles fonctionnent seulement pendant quelques mois de l’année.
"En cause, ces derniers mois, certaines entreprises comme Lafood, Donafood, Lavifood, entre autres, ont investi fortement dans les technologies de transformation, ce qui porte la capacité de production des légumes et des fruits à 1,2 million de tonnes en 2020. Néanmoins, à comparer avec un volume de production de 25 millions de tonnes de légumes et de fruits chaque année, cette capacité reste nettement en deçà", a informé le docteur Son.
En conséquence, il est recommandé que la capacité de production augmente de 20-25% le volume total des légumes et des fruits du pays pour parvenir à un développement durable en la matière. Pour ce faire, chaque année, nous avons besoin de produire en moyenne de 5 à 6 millions de tonnes, et bien évidemment les producteurs devront continuer à développer leur investissement dans la transformation. Une autre remarque, pour garantir leur efficacité dans la transformation, les entreprises devraient prendre en compte et savoir étudier la région des matières premières qui sont sporadiquement réparties dans le contexte actuel. C’est-à dire que les entreprises transformatrices devraient être installées près des régions de matières premières pour réduire le coût de transport ce qui entraînera la hausse du tarif des marchandises.

L’EVFTA et l’API offriront des opportunités aux exportations agricoles du Vietnam.

"Il est à noter que les produits sélectionnés pour la transformation devraient être diversifiés et également originaux, favorables pour le processus de transformation. Par ailleurs, il faut que ces produits soient recherchés par le marché tant pour la qualité que pour la quantité", a estimé le Dr Son. D’ajouter que le volume de produits doit répondre à la transformation régulière, tout en évitant la transformation saisonnière. Cela pour limiter les frais d’entretien envers les machines et pour ne pas impacter sur la compétitivité des tarifs de vente avec ceux d’autres produits importés de l’étranger.
Opportunités pour les exportations vietnamiennes
Selon Dang Phuc Nguyên, secrétaire général de l’Association des fruits et des légumes du Vietnam (VINAFRUIT), l’Accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne (EVFTV), ratifié le 12 février à Strasbourg, en France, ouvrira de nombreuses opportunités pour les exportations vietnamiennes, étant donné que pour les produits agricoles, l'UE réduira les droits de douane à 0% pour la première année et à 74%, 74,6% et 97,3% des lignes tarifaires agricoles engagées dix ans plus tard.
Pour les fruits et légumes, l'UE s'est également engagée à éliminer les taxes lorsque l'EVFTA entrera en vigueur, pour les produits aquatiques, environ 50% des lignes tarifaires supprimées, les 50% restants des lignes tarifaires seront éliminés suivant un agenda de cinq à sept ans.
Willem Schoustra, conseiller agricole en charge du Vietnam et de la Thaïlande (ambassade du Royaume des Pays-Bas), a déclaré que le Vietnam avait de nombreuses opportunités pour stimuler les exportations vers les marchés européens et asiatiques. "L’Accord de libre-échange Vietnam-UE (EVFTA) et l'Accord sur la protection des investissements (API) entre l'Union européenne (UE) et le Vietnam créeront des conditions favorables pour que les entreprises étendent leur secteur des fruits et légumes, marchés d'exportation, et leur permettront de participer aux chaînes de valeur mondiales, y compris les marchés d’Asie et d’Europe", a estimé M. Willem Schoustra.
"Pour les Pays-Bas, les accords EVFTA et API offriront de nombreuses opportunités commerciales aux entreprises des deux pays ainsi que des opportunités de coopération entre les deux pays", a poursuivi M. Willem Schoustra. Cependant, pour saisir cette opportunité, M. Willem Schoustra a indiqué que le Vietnam et les Pays-Bas doivent travailler ensemble pour améliorer la qualité des produits agricoles, en particulier la sécurité alimentaire et l'hygiène, afin d'atteindre les normes strictes de l'Europe.

Texte et photos : Truong Giang/CVN

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