Frappes sur le sud de Gaza, différend Israël-Washington sur un État palestinien

Israël bombarde samedi 20 janvier le sud de la bande de Gaza, où le Hamas fait état d'au moins 90 morts dans la nuit, sur fond de dissensions avec son allié américain quant à la création d'un éventuel État palestinien.

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Un char israélien face aux destructions dans la bande de Gaza, le 19 janvier 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans la nuit du 19 au 20 janvier, les forces israéliennes ont bombardé le nord et le sud de Gaza, notamment le secteur de Khan Younès (sud), nouvel épicentre des combats au sol et des raids aériens.

Tôt samedi 20 janvier, le ministère de la Santé du Hamas avait fait état d'au moins 90 morts dans des "attaques" israéliennes au cours de la nuit.

"Aujourd'hui, à Gaza, quasiment tout est détruit et ce qui ne l'est pas est surpeuplé (...) On opère avec le minimum de médication pour être sûr de ne pas manquer", a témoigné Enrico Vallaperta, spécialiste de la médecine de guerre qui rentre d'une mission de plusieurs semaines à Gaza pour Médecins sans frontières (MSF).

"En enfer"

Des enfants palestiniens déplacés dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 janvier 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) déplore elle des "conditions de vie inhumaines" dans le petit territoire côtier, dont les 2,4 millions d'habitants manquent de tout, y compris de télécoms.

Vendredi soir 19 janvier, l'opérateur palestinien Paltel a toutefois annoncé un "retour progressif" des services téléphoniques et d'internet après une semaine de coupure quasi-totale, la plus longue depuis le début du conflit.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre. Selon les médias israéliens, des familles d'otages ont fait un sit-in dans la nuit devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, au nord de Tel-Aviv, pour demander un accord afin de favoriser la libération des personnes toujours captives.

En représailles aux attaques du 7 octobre, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas et bombarde depuis sans relâche le territoire malgré les appels de l'ONU et d'une grande partie de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu afin d'éviter que le bilan ne s'alourdisse encore.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24.762 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 62.108 blessées dans les opérations israéliennes.

Près de 20.000 bébés sont nés "en enfer" à Gaza depuis le début de l'offensive israélienne contre le territoire palestinien, a rapporté vendredi 19 janvier l'UNICEF, tandis que l'ONU-Femmes s'inquiétait du nombre de "femmes et d'enfants" tués, disant craindre à ce propos un "trauma générationnel".

Biden vs. Netanyahu

Principal allié d'Israël, les États-Unis ont appelé ces dernières semaines l'armée israélienne à réduire le nombre de victimes civiles dans ses opérations et réitéré leur appui à la création d'un État palestinien, sujet au centre de dissensions avec le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

"Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain. Il s'agit d'une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)", a déclaré jeudi 18 janvier M. Netanyahu.

Les Palestiniens ont aussitôt fustigé ces déclarations et Washington a fait état au grand jour d'un différend avec son allié sur cette question au cœur non seulement du conflit mais des scénarios d'après-conflit dans la bande de Gaza.

Au lendemain de ses déclarations, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec le président américain Joe Biden sur le futur de la solution à "deux États", un État palestinien viable aux côtés d'Israël.

Le président américain "croit toujours à la perspective et à la possibilité" d'un État palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, après ce premier entretien Biden-Netanyahu depuis le 23 décembre.

AFP/VNA/CVN

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