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Le président français prononce un discours à l'Élysée à Paris, le 20 février. Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est le début d'une longue séquence qui sera ensuite illustrée avec un déplacement vendredi 12 mai à Dunkerque et le sommet "Choose France" lundi. Avant qu'il ne s'envole pour de nouveaux engagements internationaux.
Le chef de l'État a annoncé la couleur dans un long entretien à l'hebdomadaire Challenges : la réindustrialisation, c'est "la mère des batailles", dit-il, après s'être attelé dans la douleur aux retraites, longtemps présentées en Macronie comme "la mère de toutes les réformes".
"Réindustrialiser, c'est créer du pouvoir d'achat, financer notre modèle social, construire un avenir pour nos enfants, attirer l'innovation et les talents de tous les secteurs, réduire le déficit du commerce extérieur. Et puis, bien sûr, stopper le décrochage de cette France des territoires", a-t-il plaidé.
"Si on ne gagne pas la bataille de l'industrialisation, on ne pourra pas gagner celle du plein emploi, redonner des perspectives et des projets aux territoires et donc cimenter à nouveau notre unité nationale", a-t-il insisté. Emmanuel Macron vante longuement le bilan de sa politique économique des six dernières années, qu'il juge "cohérente" après "des décennies" d'"incohérence" et de "lâcheté".
"Depuis six ans, nous avons créé 1,7 million emplois, avec plus de 300 créations nettes d’usines depuis 2017", a-t-il fait valoir. Si cette "dynamique" se maintient, "nous aurons rattrapé d’ici la fin du quinquennat le choc de désindustrialisation dû à la crise de 2008 en recréant autant d’usines et d’emplois".
Jeudi après-midi 11 mai à l'Élysée, devant des acteurs de l'industrie française, le président de la République doit dévoiler les grands axes du projet de loi "industrie verte" qui sera présenté mardi en Conseil des ministres, et les mesures pour mettre en œuvre cette accélération, financements publics à la clé.
Le symbole Dunkerque
Dans Challenges, il a notamment promis des "procédures hypersimplifiées" pour "diviser par deux les délais" d'une nouvelle implantation industrielle en France. Pour cela, il faut selon lui, "réinvestir davantage dans les sites clés en main, renforcer l'utilisation de friches industrielles". "La clé, c'est la simplicité et la rapidité", "surtout face à la Chine et aux États-Unis", a-t-il plaidé.
Un bâtiment de l'usine "Aluminum Dunkerque". |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'exécutif entend en effet montrer qu'il met les moyens face au plan colossal de Washington en faveur de l'industrie et de la transition énergétique des États-Unis, Inflation Reduction Act (IRA), mais aussi face à la montée en puissance chinoise.
Parmi ces mesures pourrait figurer une réforme du bonus écologique versé aux acheteurs de véhicules électriques pour favoriser les modèles produits en France.
Vendredi 12 mai, le chef de l'État doit se rendre dans le Nord pour visiter l'usine Aluminium Dunkerque, "le plus gros producteur d'aluminium primaire d'Europe, qui a un marché important dans le domaine automobile et des projets de décarbonation", selon l'Élysée.
Le port nordiste est érigé par la présidence en "territoire symbole de la reconquête industrielle” : "depuis 2017, ce sont 41 projets d’investissement étranger qui ont bénéficié au bassin du Dunkerquois et qui permettront la création ou le maintien d’environ 16.000 emplois sur dix ans alors que la ville a perdu près de 6.000 emplois industriels en 20 ans", explique-t-elle.
Il doit aussi "officialiser de nouveaux investissements", dont l'implantation par le groupe taïwanais ProLogium d'une quatrième usine de batteries pour véhicules électriques en France, pour une entrée en production à partir de la fin de 2026.
Cet investissement fait partie des annonces attendues lundi à la sixième édition du sommet "Choose France" organisée au château de Versailles. Cette réunion annuelle lancée par Emmanuel Macron en 2018 vise à attirer les investissements étrangers dans le pays.
Cette année, plus de 200 patrons d'entreprises étrangères ont confirmé leur présence, "un record" selon l'Élysée, dont "plus de 50%" qui participeront pour la première fois. La présidence s'attend aussi à "un record en termes de montants d'investissements annoncés” : ils s'étaient élevés à 10,8 milliards d'euros l'an dernier sur deux éditions.
AFP/VNA/CVN