COVID-19
France : le couvre-feu va être avancé à 18h00 dans une partie de l'Est

Pas de reconfinement, mais un couvre-feu avancé de deux heures, à 18h00, dans une partie de l'Est de la France. Pour contenir l'épidémie de COVID-19, le gouvernement prévoit des mesures supplémentaires là où le virus circule rapidement.

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Olivier Véran, le 29 décembre dans les studios de France 2 à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous allons proposer une extension du couvre-feu, qui au lieu de démarrer à 20h00, démarrera à 18h00 dans l'ensemble des territoires dans lesquels ça s'avèrera nécessaire", a affirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur le plateau de France 2. "Ces mesures seront applicables à partir du 2 janvier".
Car "la situation est plus problématique dans quatre régions", a-t-il souligné : le Grand Est, la Bourgogne Franche-Comté, la région Auvergne-Rhône-Alpes, et le département des Alpes-Maritimes.
D'après son ministère, 20 départements seraient visés, depuis les Ardennes jusqu'aux Alpes-Maritimes, en passant par l'Allier et le Bas-Rhin. La mesure a été décidée lors d'un conseil de défense mardi matin et doit être mise en
œuvre après concertation avec les élus, préfets et agences régionales de santé.
Confronté à une recrudescence de l'épidémie, le maire de Nice, Christian Estrosi (LR), s'est dit satisfait, souhaitant "des mesures évitant un reconfinement local et ses conséquences", sur Twitter.
De son côté, la mairie de Nancy, dont le maire PS, Mathieu Klein s’était prononcé ces derniers jours en faveur d’un reconfinement local, estime dans un communiqué que "le couvre feu est une mesure tardive, qui risque de s’avérer insuffisante".
C'est aussi l'avis du Conseil scientifique remis au gouvernement le 23 décembre, et rendu public mardi soir 29 décembre, qui recommande d'aller vite en raison d'une "probable" reprise "incontrôlée de l'épidémie" à cause du "surcroît de contaminations" provoqué par les fêtes de fin d'année.
Pour la mairie de Nancy, "la vaccination est la seule perspective de sortie de l'épidémie. La campagne doit donc s'accélérer, notamment pour les plus de 65 ans, et se déployer plus rapidement, en priorité dans le Grand Est".
Plateau
Au niveau national, "la pression sanitaire (...) reste élevée sur le pays. Environ 1.500 hospitalisations par jour, près de 200 en réanimation, et plusieurs centaines de morts, chaque jour, dans notre pays", a souligné M. Véran.

Une résidente d'un Epahd à Loos, dans le Nord, se fait vacciner le 28 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous sommes sur un plateau depuis environ trois semaines, avec environ 15.000 nouvelles contaminations par jour enregistrées dans notre pays (...) Nous sommes donc encore trop haut. Ça n'augmente pas, mais ça reste à un niveau très élevé", a-t-il résumé.
Mardi 30 décembre, 11.395 cas confirmés de COVID-19 ont été enregistrés, loin de l'objectif gouvernemental de descendre à 5.000. Et le nombre des décès a franchi la barre des 64.000 morts depuis le début de l'épidémie.
Après les brassages de population des vacances de Noël, des professionnels de santé veulent des mesures strictes pour éviter une explosion de l'épidémie en janvier.
"Il faudrait revenir à un confinement tel qu'on l'a connu le 16 mars (...) mais pour une durée beaucoup plus courte, d'une quinzaine de jours à trois semaines maximum", a estimé sur RTL le Pr Djillali Annane, chef du service de réanimation à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches.
"Nous ne voulons pas confiner à ce stade : ni un confinement généralisé, ni un confinement local", a martelé M. Véran mardi soir 29 décembre.
Mais il a aussi balayé l'idée d'une réouverture prochaine des lieux culturels. "Le Premier ministre avait parlé d'une clause de revoyure au 7 janvier (...), il parait difficilement concevable à ce stade, sous réserve de l'évolution dans les prochaines jours, de lever la totalité des contraintes, vous l'imaginez bien", a-t-il affirmé.
"Marathon"
En attendant, la campagne de vaccination débutée dimanche 28 décembre se poursuit dans des Ehpad, seules structures concernées dans un premier temps. Mardi, ce sont par exemple 14 résidents de l'Ehpad des Hortillons d'Amiens qui ont reçu le vaccin de BioNTech/Pfizer.
Sur les trois premières journées, moins de cent personnes ont été vaccinées. Alors que l'objectif est d'arriver à un million d'ici la fin février, des critiques commencent à s'élever contre un rythme jugé trop lent par rapport à d'autres pays comme l'Allemagne, les
États-Unis ou Israël.
"On n'est pas parti pour un 100 mètres mais pour un marathon", se défend-on au ministère de la Santé. "Face à un très fort scepticisme dans la population française, nous avons fait le choix de prendre le temps nécessaire pour installer cette vaccination", avec notamment des consultations longues pour expliquer son bien-fondé.
Un sondage Ipsos Global Advisor/Forum économique mondial publié mardi 29 décembre fait d'ailleurs de la France la "championne du monde" des pays réfractaires : seuls 4 Français sur 10 accepteraient de se faire vacciner contre le COVID.
"Le démarrage est certes timide, mais on va progressivement monter en puissance et vacciner très largement. Cependant, on n'y arrivera pas en brusquant", a poursuivi le ministère, en se défendant de tout "problème d'approvisionnement" : "500.000 doses arrivent cette semaine, 500.000 la semaine prochaine et 500.000 la suivante".
La prochaine étape concernera, d'ici à fin janvier, les "professionnels de santé de 50 ans et plus ou qui souffrent de maladies qui les exposent à des risques de forme grave", a annoncé M. Véran sur France 2.

AFP/VNA/CVN

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