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>>Le vaccin anti-Covid de Pfizer/BioNTech étendu aux 12-15 ans aux États-Unis
Des doses du vaccin contre le COVID-19 conçu par Moderna, à Monts (Indre-et-Loire), le 22 avril. |
"Dans le contexte d'une circulation forte du variant Delta, la HAS valide l'intégration du vaccin Moderna dans la stratégie vaccinale", élargie aux adolescents depuis la mi-juin avec une première autorisation donnée à Pfizer, a annoncé l'instance publique indépendante, dans un communiqué.
L'autorité a souligné que ce variant, au moins deux fois plus contagieux que ses prédécesseurs, "entraîne une hausse importante du nombre de nouvelles contaminations", avec "un nombre d'hospitalisations et d'admissions en soins critiques (qui) repartent depuis quelques jours à la hausse".
L'autorité a recommandé la vaccination à partir de 12 ans, "en priorité chez les adolescents présentant une comorbidité ou appartenant à l'entourage d'une personne immunodéprimée" et "chez les adolescents sans comorbidité afin de diminuer la circulation virale, de normaliser leur vie sociale et maintenir leur accès à l'éducation".
L'objectif de la vaccination des adolescents est "d'obtenir un niveau de couverture élevée dans l'ensemble des classes d'âge", a expliqué la HAS, afin d'accroître le seuil d'immunité de la population.
L'instance a indiqué s'être appuyée sur une étude clinique américaine (sur 3.726 participants) mettant en évidence "une efficacité vaccinale chez les adolescents de 93,3% sur les cas de COVID-19".
La HAS a aussi dit avoir pris en considération "les données en vie réelle internationales et de pharmacovigilance" des différentes agences de sécurité, dont l'ANSM et l'Agence européenne du médicament (AEM), qui ont conclu que "les bénéfices l'emportent sur les risques chez les adolescents de 12 à 17 ans, en particulier ceux qui présentent des risques de forme sévère de COVID-19".
Suite à des signalements après la vaccination avec le vaccin Pfizer chez des jeunes adultes, la HAS souligne néanmoins dans son avis, "l'importance de maintenir une surveillance rigoureuse des évènements indésirables survenant après la vaccination des adolescents, et en particulier des cas de myocardites".
11,6% déjà complètement vaccinés
Le vaccin Moderna, qui utilise la technologie de l'ARN messager, comme le Pfizer, est depuis plusieurs semaines disponible chez les professionnels de santé "en ville" (médecins, infirmières libéraux et pharmaciens), contrairement à celui de Pfizer, pour le moment surtout accessible dans les centres de vaccination.
Emmanuel Macron avait annoncé le 2 juin l'ouverture de la vaccination aux adolescents, peu après un feu vert de l'AEM à l'utilisation du vaccin Pfizer à partir de 12 ans, contre 16 ans auparavant. Pour l'administration du Moderna aux 12-17 ans, l'autorisation européenne est intervenue le 24 juillet.
Depuis la mi-juin, 31,8% des 12-17 ans français ont reçu au moins une dose de vaccin anti-COVID, et 11,6% sont complètement vaccinés.
L'élargissement du pass sanitaire, voté par le parlement dans la nuit du 25 au 26 juillet, ne concernera les adolescents qu'à partir du 30 septembre, contre le 9 août pour les majeurs.
Ce pass ne s'appliquera pas pour accéder aux établissements scolaires, mais le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a annoncé mercredi 28 juillet qu'en cas de cas positif dans une classe de collège ou de lycée, les élèves non vaccinés devront rester chez eux pour "suivre l'enseignement à distance", contrairement à ceux qui auront un schéma vaccinal complet.
Pour tendre vers un taux de vaccination maximal dans le secondaire, "6.000 à 7.000 centres de vaccination" seront déployés à partir de la rentrée, "dedans ou à côté" des établissements scolaires, a précisé le ministre.
AFP/VNA/CVN