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Préparation d'une dose de vaccin contre le COVID-19, dans un centre de la Croix-Rouge, Place de la République, à Paris, le 29 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président s'adressera à 20h00 aux Français pour une allocution, précédée dans la journée par la tenue d'un conseil de défense sanitaire qui a à son programme la vaccination obligatoire des personnels de santé et l'extension du pass sanitaire.
Le président Macron tiendra compte, selon l'Élysée, des dernières données de santé alors que le variant Delta, "60% plus contagieux" que les souches précédentes, représente un cas sur deux des contaminations en France.
Dans son dernier point, Santé publique France déplore une "dégradation de la situation, après plusieurs semaines d'amélioration des indicateurs" (vendredi soir, on compte 4.580 nouvelles contaminations, 68% de plus qu'une semaine plus tôt). SpF note aussi une "augmentation marquée du taux d'incidence, particulièrement chez les 15-44 ans". La propagation rapide chez les jeunes inquiète, sur fond de réouverture des discothèques vendredi soir 9 juillet.
Le Conseil scientifique avertit, dans son avis paru vendredi 9 juillet, qu'une "quatrième vague liée au variant Delta pourrait survenir rapidement, avec un retentissement sur le système de soins, malgré un niveau élevé de vaccination".
"L'épidémie ne pourra être contrôlée qu'avec 90% à 95% de personnes vaccinées ou infectées", met-il en garde.
Projet de loi
Vendredi soir 9 juillet, on comptait une bonne moitié de Français vaccinés avec une première dose et environ 40% complètement.
Le gouvernement vise les deux tiers des adultes totalement vaccinés (35 millions de Français) à la fin août.
Le Conseil, qui pense que ces objectifs seront atteints, recommande néanmoins d'accentuer la stratégie de traçage et d'isolement des cas de Covid-19 et de "surveiller l'impact de Delta sur les hospitalisations", en Angleterre, Ecosse, Irlande et Portugal, "dont la rapidité d'augmentation (+20% d'hospitalisations par semaine en Angleterre) constituerait un signal d'alerte important".
Il faut en outre intensifier et cibler davantage la campagne vaccinale, estime le Conseil, en faveur d'"une obligation vaccinale des soignants", catégorie où le taux de couverture est "trop bas" notamment dans les Ehpad avec "la moitié" du personnel couvert.
Faisant suite à cet avis, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé vendredi 9 juillet "que soit envisagé sans délai l'obligation vaccinale de l'ensemble des professionnels de santé en contact avec des personnes vulnérables".
Même le controversé professeur Didier Raoult s'est dit, dans un tweet, "favorable à la vaccination systématique des personnels soignants", à la grande surprise de nombre de ses abonnés.
Le gouvernement planche sur un projet de loi à ce sujet: il pourrait être adopté dès mardi en Conseil des ministres et voté rapidement.
Jauge abaissée ?
Outre les résidents d'Ehpad et d'établissements pour handicapés, le Conseil s'est dit préoccupé du niveau de vaccination des "plus de 60 ans, des personnes à risque entre 40 et 60 ans" et des "jeunes à risque, en particulier obèses".
Seules 50% des personnes obèses "seraient vaccinées", selon l'instance qui s'inquiète aussi d'une forte hésitation vaccinale dans les couches les plus défavorisées.
Tout au long des Vieilles Charrues 2021, à Carhaix-Plouguer, le public devra présenter son pass sanitaire à l'entrée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Si les gens attendent la rentrée pour se vacciner, ce sera trop tard", a insisté sur RTL l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique. On a "une situation absurde, on a eu plus de 100.000 morts" et de l'autre côté, "un vaccin très efficace et gratuit".
Dans des modélisations citées dans l'avis, l'Institut Pasteur estime qu'"un pic d'hospitalisations, similaire au pic de l'automne 2020, pourrait être observé en l'absence de mesures de contrôle" et toucherait particulièrement les plus de 60 ans, encore insuffisamment protégés.
Pour contenir le variant, le Conseil scientifique recommande donc aussi un abaissement de la jauge (actuellement fixée à 1.000 personnes) pour les événements soumis à un pass sanitaire (vaccination ou test négatif) et des "mesures partielles de restrictions" dans les territoires les plus touchés, "y compris en juillet et août et dans des zones de vacances, comme cela a été réalisé récemment au Portugal".
L'instance évoque en outre la possibilité d'un pass vaccinal pour accéder aux restaurants, activités culturelles ou sportives, et qui exempterait les immunisés de nouvelles restrictions en cas de quatrième vague.
Dans un même esprit, la HAS a recommandé de réduire l'espace "de trois à quatre semaines entre les deux doses" de vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) pour ceux qui démarrent la vaccination. Jusque-là, pour ce type de vaccins, l'écart était d'environ six semaines.
AFP/VNA/CVN