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Une loutre de mer le 29 août 2009 au large de Whittier, en Alaska. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon cette étude publiée dans le journal Science, le plus petit mammifère marin d'Amérique du Nord possède un système unique de conversion d'énergie quand les autres mammifères se réchauffent en activant leurs muscles par l'effort ou les tremblements involontaires.
L'auteur principal Traver Wright, de l'Université A&M du Texas, a indiqué à l'AFP que la fourrure des loutres, résistante à l'eau, peut limiter la déperdition de la chaleur, mais pas suffisamment pour survivre dans les eaux de la banquise d'Alaska, leur habitat principal.
Les scientifiques savaient déjà que les loutres, qui appartiennent à la famille des mustélidés, brûlent beaucoup d'énergie, environ trois fois plus que pour les mammifères de même taille, et qu'elles peuvent consommer jusqu'à 25% de leur masse corporelle par jour.
Mais on ignorait encore quels tissus utilisaient cette énergie et comment elle se transformait en chaleur.
M. Wright et ses collègues ont prélevé des échantillons de muscle sur des loutres de mer mortes ou récupérées par l'aquarium de Monterey Bay, qui les soignent avant de les remettre en liberté. Ils ont ensuite mesuré leur consommation d'oxygène.
Faire de la chaleur sans rien faire
En général, les animaux produisent de la chaleur en activant leurs muscles, mais chez les loutres, la majorité de l'énergie métabolique produite par les sucres et la graisse est utilisée pour fournir le corps en chaleur à partir de leurs muscles, sans forcément les contracter. "Elles sont très bonnes pour produire de la chaleur sans rien faire", a expliqué le Dr Wright.
Cette énergie serait perdue pour les mammifères terrestres, comme les humains, "mais si vous êtes un animal qui veut se réchauffer, cette énergie +gâchée+ est très bien" pour maintenir une température de 37 degrés Celsius dans l'eau glacée, a-t-il ajouté. Cette capacité est présente chez les loutres depuis la naissance, peu importe qu'elles soient sauvages ou en captivité.
Comme d'autres mammifères marins, elles auraient pu la développer quand leurs ancêtres ont pris la mer il y a 50 millions d'années, mais cette hypothèse doit être confirmée par des recherches supplémentaires. La connaissance du métabolisme des loutres pourrait aussi permettre de soigner l'obésité chez les humains, selon Traver Wright.
"Si on peut arriver à augmenter la production (de chaleur) et le métabolisme de base, on peut théoriquement stimuler le métabolisme humain et lui faire brûler plus de calories", même sans faire du sport, a-t-il expliqué.
AFP/VNA/CVN