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Un "gilet jaune" face à des policiers anti-émeutes, sur un pont parisien, le 5 janvier 2019. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles (...). Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue", a réagi Emmanuel Macron sur Twitter.
Sur le plan comptable, les "gilets jaunes" ont réussi leur pari en mobilisant bien plus que les 32.000 manifestants du 29 décembre, même si le ministre de l'Intérieur a assuré que ce mouvement n'était "pas représentatif de la France".
Christophe Castaner a également insisté sur la "détermination" du gouvernement face à cette contestation qui fait vaciller l'exécutif depuis un mois et demi.
La porte du ministère des Relations avec le Parlement défoncé par les "gilets jaunes", le 5 janvier 2019. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Parmi les incidents ayant émaillé la journée, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dû être évacué de ses bureaux rue de Grenelle après une intrusion de "gilets jaunes" qui ont défoncé la porte du ministère avec un engin de chantier. Une enquête est ouverte, selon le parquet de Paris.
Parti des Champs-Élysées, le défilé parisien s'était pourtant déroulé sans heurts dans la matinée, mais la situation s'est progressivement tendue dans la capitale où la préfecture de police a recensé 3.500 manifestants. Selon la préfecture, 24 personnes ont été interpellées.
De premiers projectiles ont été lancés aux alentours de 14h00 sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de lacrymogènes sur les quais de Seine, près de l'Hôtel de Ville, puis des incidents ont éclaté sur une passerelle reliant les deux rives de la Seine au niveau du Jardin des Tuileries.
Plusieurs scooters et une voiture ont été incendiés sur le boulevard Saint-Germain où des barricades de fortune ont été érigées. "Mettre le feu comme ça, c'est pas possible. C'est l'Apocalypse. Et l'image de la France dans le monde", a dit une passante.
Manifestation de "gilets jaunes" à Paris, le 5 janvier 2019. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
En début de soirée, les manifestants sont retournés sur les Champs-Élysées, point névralgique de la mobilisation, avant d'en être chassés par les CRS.
"Nous devions assister aujourd'hui à une manifestation pacifique à Paris, et les plus radicaux s'emploient, une fois de plus, à nuire à cette mobilisation légitime", a regretté Jacline Mouraud, une des figures de ce mouvement protéiforme qui a ciblé la hausse du prix des carburants avant de porter des revendications plus larges
Des échauffourées ont aussi éclaté entre forces de l'ordre et "gilets jaunes" samedi 5 janvier dans plusieurs villes de l'Ouest dont Caen, Nantes et Bordeaux, tandis qu'à Rennes, un groupe de manifestants a cassé une porte d'accès à la mairie.
"Faire avancer les choses"
À Rouen, où 2.000 personnes défilaient, un manifestant a été touché à la tête par des tirs de lanceurs de balles de défense.
"Je n'encourage pas la violence mais malheureusement on voit qu'elle est nécessaire pour faire avancer les choses", a déclaré Sébastien, un auto-entrepreneur de 42 ans défilant à Rennes.
À Montpellier, quatre CRS et trois "gilets jaunes" ont été légèrement blessés à la suite de jets de pierres et de bouteilles dans le secteur de la gare Saint-Roch, et cinq personnes interpellées, selon les autorités.
Six interpellations ont eu lieu à Saint-Étienne pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, outrage et violences envers personnes dépositaires de l'autorité publique.
Les forces de l'ordre aspergent de gaz lacrymogène des "gilets jaunes" à Nantes, le 5 janvier 2019. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Un peu partout en France, les cortèges de "gilets jaunes", insensibles aux concessions de l'exécutif et au futur grand débat national, avaient là aussi débuté dans un calme relatif pour cette première mobilisation de l'année 2019 qui faisait figure de test.
À Toulouse, la mobilisation était en hausse par rapport au 29 décembre, avec au moins 2.000 "gilets jaunes" contre 1.350 samedi dernier 29 décembre 2018. Mais en fin de journée, des jets de projectiles, des feux de poubelles et diverses dégradations ont donné lieu à 22 interpellations.
À Bordeaux, ils étaient environ 4.600 à manifester, retrouvant leur niveau de mobilisation d'avant les fêtes de fin d'année et consacrant la capitale de Nouvelle-Aquitaine comme l'un des bastions du mouvement.
À Lyon, des milliers de personnes ont défilé dans la rue dans un parcours erratique, investissant brièvement une partie de l'A7 qui passe dans la ville.