Flambée des prix des carburants : nouvelle journée d'action dans l'Hexagone

Barrages filtrants, blocage de dépôts pétroliers et raffinerie : mécontents des annonces du gouvernement, professionnels du BTP, pêcheurs, agriculteurs, transporteurs ou taxis ont mené de nouvelle actions lundi 21 mars dans tout le pays pour protester contre le prix des carburants.

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Blocage de la raffinerie de Feyzin, près de Lyon, pour réclamer une baisse des prix des carburants, le 21 mars
Photo : AFP/VNA/CVN

En Normandie, quelque 200 poids-lourds ont été bloqués pendant plusieurs heures à hauteur de Torigny-les-Villes, à l'entrée de l'A84 qui relie Avranches à Caen. Lundi après-midi 21 mars, il était encore 345 poids-lourds arrêtés au niveau d'un rond-point de sortie d'autoroute à Guilberville.

Du côté du dépôt pétrolier de Lorient, l'heure était à l'apaisement. Les représentants d'entreprises du secteur des travaux publics, des transporteurs, agriculteurs, ambulanciers, taxis et entreprises agricoles, ont décidé de lever les blocages. La préfecture du Morbihan a évoqué une "réunion franche et directe" avec les représentants des professions qui ont pu présenter "avec détermination leurs revendications".

Lundi matin 21 mars, l'enveloppe de 400 millions d'euros d'aides aux transporteurs routiers et la remise de 15 centimes par litre de gazole annoncées la semaine dernière par le gouvernement n'avait pas suffi à apaiser la colère des manifestants. Invité lundi soir 21 mars sur TF1, pour venir soutenir le candidat Macron, le Premier ministre Jean Castex a estimé dans la perspective de l'après-présidentielle et à propos de la crise du carburant, "que quel qu'il soit, le pouvoir en place puisse avoir le choix de continuer à agir".

"Ce que moi je prévois, (...) c'est un dispositif également sur l'essence et le gasoil, sur l'énergie, mais qui soit un peu différent des 15 centimes pour tout le monde", a souligné M. Castex. Le chef du gouvernement a évoqué un dispositif "plus intensif pour deux catégories de nos concitoyens : ceux qui roulent beaucoup pour travailler où là, il faudrait aller sans doute au-delà des 15 centimes" et une "deuxième clé d'entrée" pour "ceux de nos concitoyens dont le pouvoir d'achat, dont les revenus sont bas, autrement dit un dispositif plus ciblé pour ceux qui gagnent pas beaucoup et pour ceux qui roulent beaucoup".

Tandis que le prix des carburants routiers vendus dans les stations-services françaises a reculé sous les 2 euros en moyenne la semaine dernière, pour la première fois depuis le début de l'année, selon des chiffres officiels publiés lundi 21 mars, les professionnels réclament toujours une baisse du prix du gazole et du GNR (gazole non routier).

En hausse constante ces derniers mois, le prix de ces carburants s'était envolé après le conflit ukraino-russe. En début d'après-midi, quatre navires bloquaient encore l'accès au bassin de commerce du Tréport, selon la préfecture de Seine-Maritime. Le port avait été bloqué par 100 et 150 pêcheurs, selon la coopérative des artisans-pêcheurs de la commune. Une manifestation a aussi réuni 170 participants au pont de Normandie. Des opérations escargot ont également eu lieu autour de Lorient, sur la rocade de Rennes, à Brest, Angers ou La Rochelle et entre la Loire-Atlantique et la Vendée.

Taxis en renfort

Au sud de Lyon, une dizaine de camions ont bloqué les expéditions de la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône), à l'appel de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale. En dépit des manifestations, il n’y a "pas de tensions sur les approvisionnements à ce jour et on n’anticipe pas de tensions", a indiqué une porte-parole de l’Ufip Énergies et Mobilités, qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier en France.

Des chauffeurs de taxi ont aussi rejoint le mouvement avec des opérations escargot à Orléans et Besançon. Près de Marseille, des centaines de taxis bloquaient les entrepôts logistiques de la zone commerciale de Miramas.

En Corse, les deux dépôts pétroliers de l'île, à Ajaccio et Lucciana (Haute-Corse), ont été bloqués par des agriculteurs qui ont disposé à 05h30 du matin leurs tracteurs et remorques devant les entrées des dépôts, selon la préfecture. Ils demandent un plan de résilience spécifique à la Corse. Dans les Hauts-de-France, des barrages filtrants ont eu lieu à Dourges (Pas-de-Calais) et au centre de transport et de logistique de Lesquin.


AFP/VNA/CVN

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