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Gabe Vincent du Miami Heat face à Jamal Murray des Denver Nuggets lors du match 2 de finale NBA entre les deux équipes, le 4 juin à Denver. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dimanche 4 juin, Miami s'est imposé au forceps à Denver (111-108) pour égaliser à une victoire partout lors de l'ultime étape avant le titre NBA. Une victoire d'autant plus probante, que leur adversaire ne s'était pas encore incliné sur son parquet depuis le début des play-offs.
Et si les leaders Jimmy Butler et Bam Adebayo ont évidemment été prépondérants (21 points chacun), c'est Gabriel Vincent qui a fini meilleur marqueur avec 23 points inscrits, fort d'une adresse redoutable (8/12 dont 4/6 derrière l'arc). Excellent shooteur, le meneur de 26 ans, qui en avait marqué 19 trois soirs plus tôt, impressionne par sa sérénité et sa capacité à jouer juste.
"Il fait partie de ces gars qui ont tracé leur voie, en faisant fi des +tu n'es pas ceci, tu n'es pas cela+… Je pense que beaucoup de gens vont découvrir qui est Gabe Vincent", a estimé Adebayo, se rappelant qu'en 2021 "il nous avait mis une fessée lors d’un match de préparation aux Jeux olympiques avec le Nigeria. Il avait déjà ce type d'énergie, cette hargne et cette colère. Ce jour-là, j’ai senti qu'il était l'un des nôtres".
"Mériter et travailler dur"
Pour le pivot, "les non draftés peuvent être titulaires en finale NBA et ça n’a aucune importance qu’ils n'aient pas été sélectionnés".
Max Strus du Miami Heat défend sur Michael Porter des Denver Nuggets lors du match 2 des finales NBA le 4 juin 2023 à Denver
Miami qui n'en compte pas moins de neuf, plus de la moitié de son effectif, en a sollicité sept durant ces play-offs - un nombre jamais atteint en 57 ans en NBA. Outre Vincent, figurent Max Strus, également titulaire, Duncan Robinson, Caleb Martin, Haywood Highsmith, Omer Yurtseven et le vétéran Udonis Haslem, garant d'une "Heat Culture" prônant goût de l'effort et dévouement à l'équipe.
L'intérieur de 42 ans est au club depuis vingt ans. Il avait su convaincre le président Pat Riley de le recruter, après une première saison professionnelle à Chalon-sur-Saône (2002-2003) en France. Il aura été de toutes les finales de Miami dont celles gagnées en 2006, 2012 et 2013.
"Il n'est pas possible de mesurer le caractère, la discipline ou le sens des responsabilités d'un joueur lors d'une draft, or beaucoup de ces éléments sont parfois négligés. On te donnera ici la même chance que si tu étais sélectionné en première position. Il suffit de le mériter et de travailler dur", a expliqué Haslem au New York Times.
La NBA compte 126 joueurs non draftés, soit environ un quart du contingent. Et au Heat, ces "laissés-pour-compte" sont montés en grade, concentrant un tiers des points marqués par l'équipe lors de la saison régulière écoulée.
"Des compétiteurs et des gagnants"
Max Strus du Miami Heat défend sur Michael Porter des Denver Nuggets lors du match 2 des finales NBA, le 4 juin à Denver. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aussi, l'entraîneur Erik Spoelstra déplore-t-il qu'on réduise ses joueurs à ce statut. "C'est fini ça, c'est un manque de respect que de continuer à parler d'eux de cette façon. Ces gars ont prouvé qu’ils étaient des compétiteurs et des gagnants".
"J'apprécie qu'il ait dit cela. Cela signifie beaucoup et il a raison. Mais c'est quelque chose qui nous collera toujours à la peau, même si avec ce qu'on fait pour l'équipe, cela ne résonne plus vraiment en nous", a réagi Max Strus, dont la force de caractère fut éclatante dimanche, avec ses quatre paniers primés d'affilée (14 pts) au premier quart-temps, pour faire oublier son 0/9 trois soirs plus tôt.
Duncan Robinson, qui a mis le Heat sur la voie du succès au dernier quart-temps, en marquant les dix premiers points à 100% de réussite, assurait récemment "qu'en tant qu'outsider, quand on vous donne l'opportunité de porter ce maillot, vous avez envie de vous défoncer". Il a d'ailleurs été récompensé en 2021, avec un contrat à 90 millions d'USD sur cinq ans.
"Quand vous êtes dans cette position (de non drafté), vous êtes prêt à faire n'importe quoi", a abondé Caleb Martin, pas encore en vue dans cette finale, mais qui fut déterminant contre Boston au tour précédent, ses 19,3 points de moyenne (60,2% de réussite aux tirs) le plaçant dans la discussion pour le trophée de MVP des finales de l'Est finalement échu à Jimmy Butler.
AFP/VNA/CVN