Filière bois: 10 milliards de dollars d’exportations visés en 2020

Selon l’Association vietnamienne du bois et des produits forestiers (VIFORES), le pays est aujourd’hui le 5e exportateur mondial, le 2e d’Asie et le 1er d’Asie du Sud-Est.

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>>Les exportations de bois devraient atteindre 8 milliards de dollars en 2017

Les États-Unis sont le plus gros importateur de bois du Vietnam, devant la Chine, le Japon et la République de Corée.
Photo: Vu Sinh/VNA/CVN

Le bois et ses dérivés sont parmi les produits vietnamiens dont le chiffre d’affaires à l’export est le plus élevé. Ils sont commercialisés dans environ 120 pays et territoires. D’après l’Association du bois et des produits forestiers du Vietnam (VIFORES), parmi ses importants débouchés figurent les États-Unis, l’Union européenne, la Chine, le Japon et la République de Corée. Ces marchés représentent à eux seuls près de 90% des exportations nationales.

La filière bois s’était fixée pour objectif un chiffre d’affaires à l’exportation de 8 milliards de dollars cette année et de 10 milliards en 2020. En effet, 7,8 milliards de dollars ont été réalisés en 2017 et cette dynamique devrait se poursuivre ces prochaines années. “Compte tenu de la croissance actuelle, ces exportations atteindront certainement 10 milliards en 2020”, a affirmé Nguyên Tôn Quyên, vice-président et secrétaire général de VIFORES. Sur ces 10 milliards de dollars, les exportations vers les États-Unis devraient se chiffrer à 3 milliards, suivis par l’Union européenne avec un milliard de dollars.

La filière bois vietnamienne place beaucoup d’espoir dans le Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), signé le 8 mars 2018 par 11 pays riverains de l’Océan Pacifique dont le Vietnam. “Avec cet accord, les opportunités sont plus nombreuses que les défis pour la filière bois”, a déclaré Nguyên Tôn Quyên.

Ce secteur cultive des relations de longue date avec des marchés importants tels que le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et Singapour. Il entretient également de bons liens avec le Canada, le Pérou, le Chili, a-t-il fait savoir. Les chiffres en témoignent: les exportations vietnamiennes de bois et de ses dérivés sont évaluées à plus d’un milliard de dollars au Japon, à quelques centaines de millions en Australie ou en Nouvelle-Zélande, et ont bondi en Malaisie.

Plus d’opportunités que de défis

Le CPTPP prévoit une levée des barrières douanières et des barrières non-tarifaires, comme la mise en place de normes communes dans plusieurs secteurs d’activités, entre ces 11 pays rassemblant près de 500 millions de personnes et représentant 13,5% de l’économie mondiale.

Les opportunités de dévelop-pement s’avèrent énormes car plusieurs droits de douane seront ramenés à zéro une fois l’accord entré en vigueur. Les mêmes droits s’appliqueront au bois importé par un pays et exporté vers d’autres membres, aidant à réduire les coûts et à améliorer la compétitivité des produits. Mais tout cela n’est pas aussi important que la réduction également à zéro des droits de douane sur les équipements de transformation du bois. C’est justement ce que les entreprises du secteur espèrent le plus de cet accord, a indiqué Nguyên Tôn Quyên.

Le Vietnam pourrait exporter 10 milliards de dollars de bois et produits dérivés en 2020.
Photo: Dô Truong/VNA/CVN

En outre, ce traité de libre-échange devrait élargir davantage l’afflux de capitaux vers l’industrie du bois. Les fonds, qui provenaient autrefois de sources chinoises, sont de plus en plus engagés par des investisseurs japonais. Le vice-président de VIFORES a cependant estimé que les entreprises vietnamiennes avaient encore à envier à leurs homologues des dix autres pays membres du CPTPP, d’où la nécessité d’élever leur niveau d’administration des affaires.

D’après Huynh Van Hanh, vice-président de l’Association de l’artisanat et de la transformation du bois de Hô Chi Minh-Ville, les entreprises doivent diversifier leurs produits et trouver de nouveaux débouchés en privilégiant les marchés avec lesquels le Vietnam a signé un accord de libre-échange. Il est également important de créer des zones de matières premières pour avoir un stock toujours abondant et disponible. “Il faut investir massivement dans l’innovation et les nouvelles technologies afin d’améliorer la qualité des produits transformés”, a-t-il souligné.

Avec un chiffre d’affaires représentant 10% des exportations nationales (environ 650 millions de dollars par an), l’Europe est également un client important. Avec la future ratification de l’accord de libre-échange Union européenne - Vietnam (EVFTA), les ventes vers le vieux continent devraient augmenter fortement dans les années à venir. En appliquant de nouvelles technologies dans la production et la transformation, les entreprises vietnamiennes ont réussi à conquérir les marchés les plus exigeants.

L’EVFTA profitera aux exportateurs

Selon les prévisions, l’EVFTA aura certainement un impact positif sur les exportations de ces produits vers le marché européen. Ces dernières années, le commerce du bois entre le Vietnam et l’UE a représenté de 12% à 15% du montant du chiffre d’affaires à l’exportation avec une moyenne annuelle d’environ 650-700 millions de dollars. L’entrée en vigueur de l’EVFTA permettra d’augmenter de manière significative les exportations vietnamiennes dans l’UE avec un chiffre d’affaires prévisionnel d’environ un milliard de dollars en 2020.

L’EVFTA profitera aux exportateurs de produits en bois. Il permettra de lever les barrières douanières et techniques, tout en créant un environnement commercial équitable reposant sur la transparence juridique, des mécanismes de traitement des litiges commerciaux efficaces mais aussi le respect de critères sociaux et environnementaux.

Actuellement, l’Union européenne impose une taxe comprise entre 0% et 10% sur les produits dérivés du bois du Vietnam, et entre 2,7% et 5,7% sur les articles de décoration intérieure et extérieure. Ces taux seront réduits à zéro une fois que l’EVFTA entrera en vigueur.

De l’avis des économistes, la forte hausse des exportations de bois s’explique essentiellement par les ressources abondantes et disponibles de matières premières. Optant pour le développement durable de son industrie du bois, le Vietnam envisage d’augmenter sa surface boisée de 4,1 millions de hectares et de mettre en place un système de traçabilité de la provenance du bois. Une décision largement soutenue par les professionnels.


Thê Linh/CVN

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