Fierté des fabricants de drapeaux nationaux

Depuis plus de 70 ans, le métier de fabricant de drapeaux nationaux est transmis de génération en génération dans le village de Tu Vân, à Hanoï. Qu’ils soient faits à la machine ou à la main, les drapeaux sont toujours réalisés avec minutie et surtout un amour profond pour la Patrie.

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Réputée pour ses compétences, Vuong Thi Nhung confie que sa famille produit des drapeaux depuis plus de 70 ans.
Photo : CTV/CVN

Situé à environ 30 km au sud du centre-ville de Hanoï, le village de Tu Vân, commune de Lê Loi, district de Thuong Tin, est célèbre pour le tissage, la couture et la broderie traditionnelle. C’est aussi l’endroit où des millions de drapeaux nationaux sont confectionnés au service des grands événements.

Dang San, une femme de 79 ans, raconte qu’il y a des centaines d’années, de nombreux villageois de Tu Vân ont ouvert des boutiques de broderie à Hanoï.

En préparation du 2 septembre 1945 où le Président Hô Chi Minh proclama la Déclaration d’indépendance donnant naissance à la République démocratique du Vietnam, l’actuelle République socialiste du Vietnam, les meilleurs artisans de Tu Vân furent invités par le Comité révolutionnaire national pour fabriquer des drapeaux nationaux. Ils travaillèrent dans la coopérative de Co do (Drapeau rouge) implantée rue Hàng Bông (rue de la soie) à Hanoï. "Nous sommes fiers car dans la forêt de drapeaux flottants sur la place de Ba Dinh le 2 septembre 1945, il y en avait un certain nombre créés par les mains talentueuses des artisans de notre village", se souvient Mme San.

Après cet événement historique, leurs produits devinrent célèbres dans tout le pays et furent accrochés dans des lieux solennels. "Je les fabriquais à la demande du Bureau du gouvernement de feu le Premier ministre Vo Van Kiêt, du ministère de la Défense et des provinces du Nord, etc.", ajoute-t-elle.

Minutie et habileté de l’artisan

Avec plus de 40 ans d’expérience, Nguyên Thi Thiêt, 71 ans, se rappelle des débuts de sa carrièr : "J’ai commencé ce travail quand j’avais 30 ans. À cette époque, il n’y avait pas de machines comme aujourd’hui, toutes les étapes devaient être faites manuellement. J’ai donc dû faire beaucoup d’efforts pour apprendre le métier".

Selon elle, pour produire un beau drapeau, il faut suivre par de nombreuses étapes comme la mesure, la découpe, l’insertion de l’étoile et la couture. Le plus important est le choix du tissu et la broderie. Le matériau utilisé doit être durable, bien résister au climat et conserver longtemps sa couleur. Par conséquent, les ateliers utilisent du tissu ni mat, ni brillant et en nylon pour assurer la durabilité.

Le plus difficile travail est de fixer l’étoile jaune au milieu du drapeau qui se fait sur un rapport standard de 2 : 3. Le rayon du centre au sommet de l’étoile est égal à 1/5e de la longueur du drapeau. L’étoile doit être cousue sur les deux côtés du tissu.

Réputée pour ses compétences, Vuong Thi Nhung confie que sa famille fait ce métier depuis plus de 70 ans. Pour terminer un drapeau brodé à la main, deux jours lui sont nécessaires contre une semaine pour quelqu’un peu qualifié. Par conséquent, son coût est de 600.000 à un million de dôngs selon la taille, plusieurs fois supérieur à celui d’un drapeau cousu à la machine.

"Chaque atelier a ses propres secrets, cependant, la minutie et l’habileté de l’artisan déterminent la qualité et la beauté de l’article", remarque Mme Nhung.

Durabilité du métier

"Comme beaucoup d’autres métiers artisanaux, le village du drapeau de Tu Vân fait face à de nombreuses difficultés. Auparavant, les ateliers s’intéressaient principalement à la qualité des tissus et à la broderie. Mais maintenant, notre priorité est à la technologie et aux machines. L’année dernière, j’ai investi des centaines de millions de dôngs pour acheter une découpeuse laser et une imprimante couleur. En plus des drapeaux nationaux, mon atelier fait également d’autres produits comme des bannières, slogans et drapeaux souvenirs", informe Nguyên Van Phuc, propriétaire de l’atelier Duyên Phuc.

Pendant sa longue carrière, M. Phuc a eu l’honneur d’être choisi pour fabriquer un grand drapeau suspendu au sommet de la montagne de Rông (appelé aussi Lung Cu) dans la province montagneuse frontalière de Hà Giang (Nord). Sa superficie est de 54 m2, représentant les 54 ethnies du Vietnam.

"C’est moi qui ai choisi le tissu. Mes ouvriers et moi avons soigné chaque couture et chaque broderie. Nous devions assurer sa durabilité car le vent est très fort en haute altitude. Voir le drapeau flotter dans le ciel de la zone frontalière m’a rempli de fierté. C’est un symbole de la Patrie, une affirmation de la souveraineté nationale", explique M. Phuc.

Aujourd’hui, le nombre de ménages exerçant cette profession diminue de jour en jour. Cependant, il y a encore des gens qui en sont passionnés et veulent la transmettre à la prochaine génération. Car ils pensent que sa préservation et son développement apportent non seulement des revenus stables aux travailleurs, mais c’est aussi une source de patriotisme et de fierté nationale.

Thao Nguyên/CVN

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