Fécondation in vitro au Vietnam, un service médical à valoriser

Bien que la technique de FIV soit apparue tardivement au Vietnam, le pays est devenu l’un des leaders du domaine. La Thaïlande et Singapour accueillent cependant toujours plus de personnes en quête de ce service grâce à un tourisme médical mieux structuré.

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Une manœuvre de la procréation assistée effectuée à l’hôpital My Duc à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : VNF/CVN

La fécondation in vitro (FIV) est l’une des techniques fondamentales du traitement de l’infertilité dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation. Le premier bébé né de cette technique est arrivé en 1978. Dans la région de l’ASEAN, elle a été couronnée de succès dès les années 1980 à Singapour, en Thaïlande, en Malaisie, en Indonésie et aux Philippines. Du côté du Vietnam, il a fallu attendre jusqu’en 1998 pour que le premier bébé-éprouvette voie le jour, c’est-à-dire une vingtaine d’années après les pays développés et une quinzaine d’année après les pays de la région.

Chef de file de la FIV mondiale

Cependant, grâce à des coûts bas et une direction de développement adéquate, les techniques d’assistance à la procréation se sont développées rapidement au Vietnam. Depuis 2010, le pays est même devenu le centre de formation de la FIV de l’Asie du Sud-Est. Concrètement, chaque année, de 20 à 30 cadres spécialisés de pays de la région se rendent au Vietnam pour découvrir et apprendre les techniques en la matière. Depuis 2017, le Vietnam connaît chaque année le plus grand nombre de naissance FIV de l’ASEAN. En 2019, près de 35.000 FIV y ont été pratiquées.

Située au 2e rang, la Thaïlande possède un fort tourisme médical depuis de nombreuses années et la FIV est un secteur en pleine croissance. De nombreuses personnes de la région se rendent en Thaïlande car certaines techniques ne peuvent être réalisées dans leur pays d’origine ou bien parce que le système légal (de leur pays) ne le permet pas. Mais, une autre raison justifiant la préférence de la Thaïlande est que les services médicaux proposés sont de grande qualité, le tourisme fortement développé et les coûts globalement bas.

Concurrence en Asie du Sud-Est

Ainsi, depuis des années, la Thaïlande a misé sur la FIV dans le but de retenir les étrangers. Selon des estimations, environ 60-70% des personnes ayant recours à cette technique médicale en Thaïlande ne sont pas thaïlandais.

État insulaire de l’Asie du Sud-Est, Singapour a fortement développé son secteur du tourisme médical. Ce pays est la destination privilégiée des ressortissants des pays de la région, et même de la Chine, souhaitant avoir recours à la FIV. Environ la moitié des personnes sollicitant la FIV sont des ressortissants étrangers.

4.000 - 5.000

Une FIV effectuée au Vietnam
coûte seulement 4.000-5.000 USD,
alors qu'au Cambodge, en Thaïlande,
en Europe et aux États-Unis,
les dépenses sont estimées à 7.000,
10.000, 12.000 voire 20.000 USD.

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Ces dernières années, suivant l’exemple de ses voisins, la Malaisie a également investi dans le tourisme médical et notamment dans la technique FIV, très plébiscitée. Ici aussi, environ 30 à 40% des clients sont originaires de pays de l’Asie du Sud-Est et de Chine.

Quant au Vietnam, ces dernières années, le nombre de couples vietnamiens profitant de cette technique est en forte croissance. Selon les spécialistes, il est même possible que dans l’avenir les Thaïlandais se déplacent au Vietnam car les techniques sont de qualité et les prix plus abordables.

En 2019, selon les statistiques, le nombre total de FIV pratiquées à Singapour, en Malaisie, en Indonésie et aux Philippines a été moins important qu’au Vietnam. Et pourtant, les services de tourisme proposés au Vietnam ne sont pas encore de qualité. De ce fait, malgré des coûts bas et des techniques brillantes, rares sont les étrangers ayant l’intention de recourir à la FIV au Vietnam. À noter que les frais pour une opération de la FIV au Vietnam ne représentent que de 20% à 50% des frais des pays directement concurrents. Même au Cambodge, certains centres spécialisés en FIV appliquent des tarifs plus élevés qu’au Vietnam.

Le pays dispose à l’heure actuelle de techniques de procréation assistée très bien développées par rapport aux pays de l’ASEAN, avec des experts connus, des recherches accrues et des établissements d’envergure. Lors de presque tous les événements scientifiques sur la FIV se déroulant dans la région, les experts vietnamiens sont toujours invités à communiquer et à partager leurs expériences. Le Vietnam compte le plus grand nombre de rapports scientifiques publiés dans les revues les plus prestigieuses en la matière de l’Asie du Sud-Est.

Dans l’avenir, il devra néanmoins mettre l’accent sur le développement du tourisme et des services médicaux pour retenir davantage de clients sollicitant la fécondation in vitro.

Mai Quynh/CVN


Des revenus supplémentaires générés par la FIV

Selon un article publié en août 2018 dans le magazine Nikkei Asian Review, beaucoup de cliniques privées en Thaïlande ont développé des services réservés à la FIV pour répondre à la demande grandissante de couples étrangers, surtout des Chinois. Selon le docteur Theerayut Jongwutiwes, spécialisé dans la FIV de l’Hôpital international Phyathai 2, ce dernier a accueilli en 2018 une trentaine de couples recourant à la FIV chaque mois, alors qu’en 2017, ce nombre était d’une vingtaine seulement. D’après le docteur Boon Vanasin, Pdg de Thonburi Healthcare Group, proposant des solutions de santé à Bangkok, la FIV permet d’importants revenus supplémentaires provenant non seulement de services médicaux, mais encore de services annexes comme les hébergements, les transferts, les repas et éventuellement les visites.

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