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Chez Maison Margiela, l'homme se pare de plumes et d'organza, pour la collection printemps/été 2019, à Paris le 22 juin. |
Retour sur quelques points forts de ces défilés printemps-été 2019, où se mêlent le streetwear et des influences plus féminines.
Hisser haut les couleurs
Adieu l'uniforme anthracite ou bleu marine: les couleurs claires et vives s'affichent sans complexe. Le rose se conjugue au masculin: rose pâle chez Dior pour un costume croisé ou un trench, vieux rose chez Hermès pour des pantalons à revers, des vestes, une parka, rose poudré chez Lanvin pour un pantalon ou un pull sans manche à rayures, ou même carrément rose bonbon chez Thom Browne qui le décline aussi avec un motif vichy. Le rose revient régulièrement dans la collection de Valentino, dont il colore le logo, les broderies, les bobs. Il est fuchsia et satiné chez Raf Simons.
Le jaune acide fait également recette chez Dior, Sacai, il est fluo chez Walter Van Beirendonck et chez Louis Vuitton, qui propose aussi une palette plus douce, du blanc cassé au vert amande. Les tons orangés se taillent un franc succès: ils enflamment comme un soleil couchant les vêtements de Dries Van Noten qui reprend les motifs géométriques seventies du designer Verner Panton. Chez Hermès ils illuminent un blouson, un coupe-vent, un pantalon d'inspiration sportswear.
Matières à changement
Les plumes donnent des ailes au vestiaire masculin: elles recouvrent les bobs et flottent sur les baskets de Valentino. Elles bordent de délicats hauts en soie transparents chez Maison Margiela, où John Galliano habille les hommes de vinyle, d'organza, de crêpe satin, en utilisant la technique de la coupe en biais, issue de la haute couture, pour plus de fluidité. Chez Dior, Kim Jones aussi propose une silhouette légère et fraîche, en s'inspirant des savoir-faire des métiers d'art, avec des broderies de plumes sur du tulle et de l'organza, de la toile de Jouy, et n'hésite pas à jouer les transparences, qui sont aussi de mise chez Louis Vuitton.
Le rappeur estonien Tommy Cash défile lors de la présentation de la collection printemps/été 2019 de Rick Owens, le 21 juin à Paris. |
Le rappeur estonien Tommy Cash défile lors de la présentation de la collection printemps/été 2019 de Rick Owens, le 21 juin à Paris. Photo: AFP/VNA/CVN |
Un homme paré
Pour transporter ses affaires, l'homme a l'embarras du choix: une valise transparente portée sur le dos chez Off-White, un sac banane en bandoulière chez Hermès, des gilets à poches chez Louis Vuitton, ou même des sacs filets chez Lanvin et des sacs à motif cannage chez Dior, qui propose aussi une version masculine de l'emblématique "Saddle bag" de la maison. Les hommes se parent aussi de bijoux, chaînes, pendentifs, boucles d'oreilles et grigris.
En mode rap
L'une des images fortes de cette Fashion week est celle du nouveau directeur artistique de Louis Vuitton, Virgil Abloh, dans les bras de son ami et mentor Kanye West, en larmes comme lui, à l'issue d'un défilé qui a vu plusieurs artistes de la scène hip-hop (Kid Cudi, Playboi Carti, Steve Lacy) fouler le podium. Les rappeurs étaient à l'honneur dans cette Fashion week parisienne, où l'Estonien Tommy Cash a défilé pour Rick Owens, au son de la version instrumentale de son morceau "Pussy Money Weed", sous les yeux d'ASAP Rocky, qui a également assisté aux shows Louis Vuitton et Dior.
Métissages
Souvent épinglée pour le peu de place accordé aux mannequins non blancs, la mode a affiché plus de diversité. Virgil Abloh, seul créateur afro-américain à la tête d'une maison de luxe, a fait défiler un casting très métissé, dont les premiers looks entièrement blancs étaient portés par des Noirs. Il a aussi publié une carte du monde indiquant les origines géographiques de ses mannequins. Rihanna, présente au défilé, a salué "un moment historique pour les Noirs" sur Instagram.
AFP/VNA/CVN