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Gilles Esmiol, propriétaire de la fresque de Jean Marais détruite sur ordre de la préfecture. |
"Nous avons laissé deux mois au propriétaire pour la démonter et il ne l'a pas fait", a expliqué à l'AFP un représentant de la préfecture, confirmant une information de Nice-Matin.
La fresque, installée autour d'un passe-plat et représentant des personnages et des poissons, était "cassée, parfois percée de trous pour mettre des chevilles" et "la colle et les carreaux qui la composaient étaient amiantés", justifie la préfecture.
"Au vu de ces éléments, l'huissier a conclu à l'absence de valeur vénale de cette fresque", ajoute-t-elle dans un communiqué.
Joint par l'AFP, Gilles Esmiol, 75 ans, qui occupait ce restaurant de plage sur la promenade du Soleil à Vallauris depuis 1973, estime "ne pas avoir eu le temps" de démonter l'installation avant que les services de l'État n'interviennent il y a quelques semaines pour démolir l'ensemble du bâtiment.
"Cette fresque datait de 1985 ou 1986, à l'époque où Jean Marais vivait à Vallauris. Je faisais alors des travaux dans mon établissement et j'ai demandé à Jean Marais de me créer une sculpture pour l'installer autour du passe-plat, mais il est revenu un jour avec un grand rouleau sous le bras et il m'a présenté une aquarelle gouachée, puis il est allé chez un potier de Vallauris pour réaliser ce dessin en carreaux de céramique", raconte le restaurateur qui ne se souvient plus de combien il l'a payé.
"Quand un monsieur comme Jean Marais a rendu autant de services à une commune comme Vallauris, avec l'immense succès populaire qu'il avait, on lui devait largement un hommage", estime "scandalisé" M. Esmiol.
"Peut-être aurait-elle pu être escamotée au lieu d'être détruite ?", s'interroge le propriétaire du Nounou, alors que préfecture explique de son côté que la destruction a été effectuée "sous chantier étanche au regard de la présence d'amiante, par l'entreprise mandatée par les services de l'État".
L'établissement de M. Esmiol, comme trois de ses voisins, avait été condamné par la justice à la démolition en raison de l'occupation du domaine public maritime sans droit ni titre depuis la parution en 2006 d'un décret imposant à tout établissement de plage d’être démontable et démonté l’hiver et d'occuper au maximum 20% de la surface de la plage.
AFP/VNA/CVN