Faire de l’eau une source d’emploi et de coopération

La Journée mondiale de l’eau qui se célèbre le 22 mars, met en relief cette année le lien entre ce précieux élément et le travail et sensibilise à la gestion durable des ressources en eau transfrontalières.

>>Journée mondiale de l'eau : l’eau et l’emploi

Aujourd’hui, les trois quarts de la main-d’œuvre mondiale ont un emploi qui dépend de l’eau. Ces travailleurs œuvrent avant tout dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture, des domaines qui emploient à eux seuls près d’un milliard de personnes dans le monde.

Dans le contexte des changements climatiques, le rôle des paysans qui savent utiliser de manière intelligente est plus important que jamais, selon le Département de gestion des ressources en eau dépendant du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement.

Le fleuve Rouge.

Avec 3.450 cours d’eau dont la longueur est supérieure à 10 km, et leurs 108 bassins répartis sur l’ensemble du territoire, et alimentés par la mousson, le Vietnam est considéré à première vue comme l’un des pays assez bien dotés en eau.

Mais le pays ne dispose finalement que de peu de ressources en eau qui lui sont propres, étant situé dans les bassins des fleuves majeurs comme le Mékong et le fleuve Rouge. Les barrages hydroélectriques géants en amont ne manqueraient alors pas de perturber le flux naturel des fleuves.

Il y a aussi le problème de l’irrégularité des débits en raison du climat au Vietnam, marqué par un régime de mousson alternant avec une saison sèche, souvent longue et prononcée, avec pour effet qu’à cette période de l’année, la moitié des grands bassins versants manquent d’eau.

La vie n’est plus donc un long fleuve tranquille pour des régions du vaste delta du fleuve Rouge qui ont soif en saison sèche, et sont vulnérables aux déversements imprévus de barrages en amont.

En octobre 2015, le fleuve Rouge est subitement sorti de son lit après les lâchers de l’ordre de 2.500 m3/s à une centaine de kilomètres de la ville de Lào Cai, emportant embarcations et cultures dans la commune de A Mu Sung, district de Bat Xat, province de Lào Cai.

Le débit du Mékong en baisse

Les barrages et une sécheresse record menacent également de tarir le Mékong dont le bassin abrite plus de 60 millions de personnes ainsi que les écosystèmes les plus variés au monde, une diversité qui n’a rien à envier à celle du fleuve Amazone.

Prenant sa source sur les hauteurs de l’Himalaya, long de près de 4.900 kilomètres, le fleuve mythique traverse le Yunnan chinois, sert de frontière entre le Myanmar et le Laos, puis entre le Laos et la Thaïlande avant de traverser le Cambodge et de former former un delta dans le Sud du Vietnam.

Le déficit pluviométrique historique dans tout le bassin du Mékong couplée avec la rétention des eaux par dix barrages en activité sur le cours principal du grand fleuve a provoqué un affaiblissement de son débit dans sa partie inférieure, a estimé Trân Duc Cuong, chef adjoint de cabinet du Comité national du Mékong du Vietnam.

Le fleuve Hâu, bras postérieur du Mékong.

Selon le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural, les précipitations ont diminué de 20-30% par rapport à la moyenne des années précédentes.

Le débit du Mékong a baissé d’une moitié, et en janvier et février, les marées ont été plus fortes qu’à l’accoutumée, conduisant à des remontées d’eau salée jusqu’à 70 à 90km à l’intérieur des terres dans certaines localités, contre 20 à 30km ces dernières années.

À ce jour, 11 des 13 villes et provinces du delta du Mékong sont confrontées à la sécheresse et à la salinisation qui ont entraîné la perte de 160.000 ha de rizières, ce qui, en d’autres termes, signifie que quelque 1,5 million de personnes n’ont plus de revenus depuis ces derniers mois.

Culture de plantes résistantes à la sécheresse et au sel, dessalement et stockage sont quelques-unes des solutions préconisées par les experts pour remédier à la pénurie de l’eau. Sur le long terme, les recherches minutieuses sur le partage de l’eau entre les pays dans le bassin du Mékong devraient être également envisagées.

Comme la Chine qui a la main posée sur les robinets, n’a jamais adhéré à la Commission du Mékong (MRC) où elle n’a qu’un statut d’observatrice, les pays membres ne pourraient que proposer une utilisation rationnelle de l’or bleu pour ne pas porter atteinte au droit à l’eau des pays en aval. Le Vietnam a demandé à la Chine de doubler le débit de déversement des barrages de la centrale hydroélectrique de Jinghong dans le Yunnan afin de remédier à la sécheresse et à la salinisation dans certaines provinces du delta du Mékong.

Le ministère vietnamien des Affaires étrangères s’est activement échangé avec la partie chinoise comme les pays de la sous-région du Mékong pour utiliser durablement les ressources en eau du Mékong et garantir harmonieusement les intérêts des pays concernés et comme les peuples de la région.

VNA/CVN

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