Européennes : les divisions persistent à gauche, Royal s'ajoute à l'équation

Une surprise qui va ajouter de la confusion à gauche. L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a annoncé vendredi 25 août son intention de conduire une liste "d'union" de gauche avec LFI aux prochaines élections européennes.

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Ségolène Royal aux journées d'été de LFI à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme, le 25 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il s'agit de lancer une dynamique d'union", a déclaré Ségolène Royal devant la presse, lors des universités d'été de La France insoumise dans la Drôme. Pourrait-elle conduire elle-même cette liste ? "C'est l'idée", a-t-elle répondu, précisant qu'elle réfléchissait à ce projet depuis "avant l'été".

Mais l'union avec qui ? En effet, après les écologistes et les communistes, qui ont déjà désigné leurs têtes de listes respectives pour les européennes de juin, les socialistes s'apprêtent aussi à partir en solitaires.

Le patron du PS, Olivier Faure, a ainsi indiqué vendredi 25 août qu'il ne voyait pas "ce qui permettrait d'espérer une liste unique", en attendant que son parti ne tranche sur ce point fin septembre.

"Je respecte tout le monde", a répondu Ségolène Royal, citant notamment LFI et les jeunes socialistes comme des groupes en faveur de l'union aux européennes.

"Il faut une liste de la Nupes aux européennes", a réagi le dirigeant de LFI, Manuel Bompard, après son annonce. "Pour ce qui est de la tête de liste (...) il faut qu'elle soit en capacité de réunir les forces de la Nupes et de porter son programme", a-t-il ajouté, sans se prononcer directement sur les offres de services de l'ex-ministre socialiste.

Sur X (ex-Twitter), la députée insoumise Raquel Garrido a elle estimé que Ségolène Royal "pourrait être la pièce manquante qui vient débloquer la situation". "J'espère qu'elle réussira l'union pour l'élection européenne", a-t-elle ajouté.

Mais à Châteauneuf-sur-Isère, la candidature surprise n'a globalement pas suscité l'enthousiasme. "C'est sa décision, son initiative", a souligné une figure de LFI. Une simple "volonté" de Ségolène Royal "d'exister", a soufflé une autre voix du mouvement.

Même son de cloche à Blois où se réunissait le PS. Et où on levait les yeux au ciel vendredi soir.

"Démarche personnelle"

"Ses déclarations n'engagent qu'elle", a noté Boris Vallaud, chef des députés socialistes. Une autre socialiste abonde : "C'est une démarche personnelle, individuelle, concertée avec personne. Elle fait du Ségolène Royal".

Le leader de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon (centre), arrive aux journée d'été du parti à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme, le 25 août. 
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si la gauche n'est pas unie aux prochaines européennes (...) elle disparaîtra, elle aura tellement déçu dans sa division", avait estimé un peu plus tôt l'intéressée, lors d'un débat avec Manuel Bompard.

Lors de sa journée drômoise avec les Insoumis, Ségolène Royal a également échangé avec Jean-Luc Mélenchon, qu'elle avait soutenu l'année dernière lors de l'élection présidentielle, et qui plaide fermement pour une union de la gauche aux européennes.

Tout comme autre ancien candidat socialiste malheureux à la présidentielle, Benoit Hamon. Invité au raout de LFI, le fondateur de Génération.s a réfuté "l'argument selon lequel si on part séparément il y aurait peut-être quatre députés de plus" au Parlement européen, car de toute façon "ils seraient en minorité".

Un rassemblement en juin 2024 impulserait une "dynamique" en vue de la présidentielle de 2027, a-t-il estimé.

Côté écolos, "la position officielle c'est qu'on n'a rien à dire" sur l'annonce de Ségolène Royal, a fait savoir l'entourage de Marine Tondelier.

"Vérités alternatives"

Lors d'une conférence en fin de journée, son unique prise de parole seul sur scène lors de ces universités d'été, Jean-Luc Mélenchon n'a pas abordé l'initiative de celle qui fut sa collègue au sein du gouvernement de Lionel Jospin au début des années 2000.

"Si on s'y prend bien, unis, on peut l'emporter", a-t-il simplement martelé, avant d'ajouter : "Ou bien il y aura une liste d'union, ou bien il y aura une liste des unitaires".

Le triple candidat à la présidentielle a également ironisé sur "le sens de l'à-propos" des Verts et dénoncé les "vérités alternatives" d'Olivier Faure, confirmant l'ambiance houleuse à gauche en cette rentrée.

Samedi, les regards seront tournés vers Blois, pour le discours d'Olivier Faure, et vers Strasbourg, où doit s'exprimer le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

AFP/VNA/CVN

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