Éternité, le premier film en français du réalisateur Trân Anh Hùng

Le premier film en français du célèbre réalisateur franco-vietnamien Trân Anh Hùng, Éternité, a été projeté pour la première fois à Hanoï, dans le cadre des programmes culturels pour célébrer la visite au Vietnam du président français François Hollande.

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Une scène du drame "Éternité" de Trân Anh Hùng.

Trân Anh Hùng, le célèbre réalisateur de L’Odeur de la papaye verte (Mùi đu đủ xanh), Cyclo (Xích lô), À la verticale de l’été (Mùa hè chiều thẳng đứng), revient au Vietnam avec son dernier film, adapté du roman L’élégance des veuves d’Alice Ferney, qui a été présenté hier, 5 septembre, au public de la capitale vietnamienne.

Un drame majestueux haut de gamme

Avec trois actrices européennes, Audrey Tautou, Bérénice Béjo et Mélanie Laurent, le film magistral de Trân Anh Hùng raconte l'histoire d'une famille bourgeoise catholique de trois générations de femmes, leurs forces, leurs joies, leur bonheur et leurs tragédies personnelles à mesure qu'elles évoluent de filles à mères puis veuves, encore avec l'espoir dans leurs cœurs, durant un siècle. Il s’agit d’un drame majestueux haut de gamme.

Éternité est le premier film du réalisateur Trân Anh Hùng en français, bien qu’il ait grandi en France. S’il n’a pas été présenté cette année à Cannes et au Festival du film de Venise, le film a suscité beaucoup d'attention des médias internationaux, car il marque le retour de Hùng six années après le succès du Bois norvégien (Rừng Na Uy) en 2010.

«Pour moi, la chose la plus importante pour un film est la langue du cinéma», a souligné le réalisateur Trân Anh Hùng lors de la séance d’échange avec des spectateurs à Hanoi.

Un réalisateur entre Orient et Occident

Né à Dà Nang (au Centre du Vietnam), Trân Anh Hùng a déménagé en France lorsqu’il avait 4 ans. De retour dans sa ville natale, il a commencé à produire des œuvres inspirées de la culture vietnamienne. Son premier film, L'Odeur de la papaye verte (1993), est un énorme succès. Il reçoit le César de la meilleure première œuvre en 1994, la Caméra d’or à Cannes en 1993, et une nomination à l’Oscar du meilleur film étranger. En 1995, il réalise le plus ambitieux Cyclo avec Tony Leung Chiu-Wai, avec une nouvelle pluie de louanges. Le film est Lion d’or à Venise, et Trân Anh Hùng est alors l’un des plus jeunes cinéastes à obtenir cette distinction. Cinq ans plus tard, il conclut sa «trilogie vietnamienne» avec À la verticale de l’été. Le film est présenté à Cannes dans la sélection "Un certain regard". Après presque dix ans d’absence, il a réalisé Je viens avec la pluie (Tôi đến với mưa). Ce long-métrage devait sortir en 2009 au Japon. C’est son film maudit.

Par son histoire, Trân Anh Hùng est un cinéaste forcément partagé entre deux cultures : le Vietnam et la France. L’Orient et l’Occident, deux mondes différents, deux façons de voir le cinéma, et toutes autres choses d’ailleurs. Le cinéma du franco-vietnamien est un entre-deux perpétuel. Bien que la culture vietnamienne y tienne une place importante, que tout semble si lointain, on a quand même cette influence prégnante de la culture occidentale.

Thuy Hà/CVN

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