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Un groupe de migrants du Honduras et du Guatemala, accompagnés d'un volontaire d'une association, franchissent la frontière depuis le Mexique pour aller réclamer l'asile politique aux États-Unis, le 15 juin.
"Cette administration a dit clairement que nous n'allions plus ignorer la loi", a justifié un responsable du ministère de la Sécurité intérieure en présentant ces chiffres alors que le scandale enfle aux États-Unis, provoquant le malaise jusque dans les rangs républicains et l'indignation des démocrates et de puissants dirigeants religieux.
"C'est une politique immorale, atroce", a tonné vendredi 15 juin sur Twitter l'influente sénatrice démocrate Dianne Feinstein.
Entre le 19 avril et le 31 mai, 1.995 mineurs ont été séparés de 1.940 adultes interpellés et détenus par la police des frontières dans l'attente de poursuites, ont expliqué les ministères de la Sécurité intérieure et de la Justice lors d'une conférence téléphonique.
"Nous affichons parmi les plus hautes normes de détention du monde pour les enfants", ont-ils affirmé, pour défendre les conditions d'accueil des mineurs.
Fuyant en majorité l'Amérique centrale et sa violence endémique, des familles de migrants sont séparées depuis au moins octobre 2017 aux États-Unis. Nombre d'entre elles étaient venues demander l'asile, d'après l'opposition démocrate qui dénonce depuis des jours le manque de transparence sur cette question.
Mais le rythme s'est nettement accéléré depuis début mai, lorsque le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a dit que tous les migrants passant illégalement la frontière seraient arrêtés, accompagnés de mineurs ou pas. Or les enfants ne peuvent être envoyés dans la prison où sont détenus leurs proches, martèle-t-il, ce qui conduit aux séparations.
Tentes pour enfants
Le réseau existant d'une centaine de centres de rétention pour mineurs, qu'ils aient tenté de franchir seuls la frontière ou aient été séparés de leurs parents, commence à être débordé.
Beaucoup s'inquiètent de voir ces enfants traumatisés hébergés dans des centres sans un accompagnement pédiatrique adapté.
Mais face aux rumeurs "particulièrement indignes" de séparation en douce, sans avertir les parents, ou de mères arrachées à leur bébé pendant qu'elles les allaitaient, les responsables du gouvernement se sont montrés catégoriques: elles "sont complètement fausses".
Quelque 1.500 garçons d'entre 10 et 17 ans sont déjà logés dans un ancien supermarché au Texas. Et dans la chaleur étouffante à la frontière mexicaine, les autorités montent des tentes climatisées pour faire face à l'affluence de mineurs.
Un "centre temporaire de rétention" avait été érigé en 2016 au même endroit, près d'un poste-frontière à une cinquantaine de kilomètres de la ville d'El Paso, sous la présidence du démocrate Barack Obama. Il servait à loger des familles de migrants mais sans les séparer.