États-Unis et Japon signent "la première étape" d'un nouvel accord commercial

Le président américain, Donald Trump, a signé mercredi 25 septembre à New York avec le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, ce qu'il a appelé "la première étape" d'un nouvel accord commercial mais le délicat dossier de l'automobile est pour l'heure en suspens.

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Le président américain Donald Trump (droite) et le premier ministre japonais Shinzo Abe à l'occasion de la 74e assemblée générale de l'ONU le 25 septembre.

Ce compromis partiel "est un gros morceau mais dans un avenir proche, nous aurons beaucoup plus", a affirmé M. Trump, qui est resté évasif sur le reste des discussions.

Le représentant américain au Commerce USTR Robert Lighthizer a confirmé de son côté que les voitures ne faisaient pas partie de cette première étape. "À ce stade, ce n'est certainement pas notre intention, ni celle du président, de faire quoi que ce soit sur les voitures japonaises", a-t-il déclaré alors que plane la menace de tarifs douaniers renforcés de 25% sur ce secteur.

Négocié depuis avril, ce compromis partiel porte essentiellement sur l'agriculture et le numérique. Il implique notamment la réduction des tarifs douaniers sur les exportations de porc et de boeuf frais et congelés vers l'archipel nippon, précise USTR dans un document publié dans la foulée.

"Cela représente des sommes vraiment importantes pour nos agriculteurs et nos éleveurs", a estimé l'hôte de la Maison Blanche, avant de souligner que l'accord dévoilé mercredi 25 septembre servira aussi à "réduire notre déficit commercial chronique".

L'an passé, Washington a accusé avec Tokyo un déficit commercial de 56,8 milliards de dollars. Le Japon a notamment exporté pour 51 milliards d'USD de voitures, selon les données de l'USTR.

Les agriculteurs américains, dont les voix sont très courtisées par M. Trump en vue de sa réélection en 2020, surveillent particulièrement ces négociations alors que la concurrence du Canada et de l'Union européenne s'intensifie au Japon.

En 2018, les Japonais ont importé pour 1,6 milliard d'USD de porc, soit 25% de la production américaine, et pour plus de 2 milliards de dollars de boeuf américain, ce qui représente environ un quart des exportations totales de cette viande.

Tokyo va, par ailleurs, supprimer immédiatement les tarifs douaniers pour certains produits, comme les amandes et le brocoli, et par étapes pour d'autres, comme le vin et le fromage.

Le Japon aura en revanche le droit d'appliquer des mesures protectionnistes temporaires sur certains des produits concernés par l'accord pour avoir le temps d'encaisser le choc d'un sursaut des importations. C'est vrai non seulement pour le porc et le bœuf mais encore pour les oranges et les chevaux de course.

Sur les 14,1 milliards d'USD de produits agro-alimentaires américains exportés au Japon en 2018, 5,2 milliards étaient déjà exemptés de tarifs douaniers. Avec le nouvel accord, ce sont l'équivalent de 7,2 milliards d'USD supplémentaires qui sont concernés par un allègement des tarifs douaniers.

Les États-Unis, de leur côté, lèveront ou diminueront les tarifs douaniers sur des produits agricoles représentant 40 millions d'USD d'importations, comme le thé vert ou la sauce soja.

Il est également prévu que soient éliminées ou réduites les taxes sur les importations de certains biens industriels japonais, comme les turbines à vapeur ou les vélos.

Une fois entré en vigueur, l'accord partiel doit offrir aux éleveurs et agriculteurs américains les mêmes avantages que le traité de libre-échange trans-pacifique que M. Trump avait jeté aux orties à son arrivée à la Maison Blanche.

De plus, le texte de mercredi 25 septembre comprend également un volet sur le commerce numérique, qui interdit notamment des droits de douane sur des produits transmis électroniquement comme des vidéos, de la musique, des livres électroniques, des logiciels ou des jeux.

Cet accord reste moins ambitieux que prévu pour la partie japonaise qui souhaitait l'engagement ferme de l'administration Trump qu'elle n'infligera pas des tarifs douaniers sur ses exportations de voitures, vitales pour son économie.

Les constructeurs nippons Toyota, Nissan et Honda sont de gros vendeurs de voitures aux États-Unis, où ils disposent également d'usines, notamment dans les bastions républicains du Sud.

Le président républicain, qui brigue un second mandat, s'est donné jusqu'au 17 novembre pour décider d'imposer ou non de nouveaux tarifs douaniers sur l'automobile non seulement en provenance du Japon mais encore des pays de l'Union européenne.

APS/VNA/CVN

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