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Ce sont en effet 5 millions de personnes qui pourraient avoir rempli un dossier d'allocation entre dimanche 29 mars et samedi 4 avril, estiment les analystes. La semaine précédente avait vu un record historique, avec 6,65 millions de nouveaux demandeurs d'emploi.
Cinq millions de personnes pourraient s'être inscrites au chômage la semaine dernière aux États-Unis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au total sur les deux dernières semaines de mars, 10 millions de personnes s'étaient inscrites pour la première fois, du jamais vu.
Et les files d'attente sont longues devant les agences pour l'emploi du pays. A Miami, en Floride, des centaines de personnes ont dû patienter des heures pour pouvoir remplir un dossier papier après l'effondrement du site internet dédié, étouffé par la masse de demandes.
"Je ne travaille plus depuis presque deux mois. Le magasin dans lequel je travaillais a fermé", a expliqué Sara Santos, 42 ans, arrivée à 7 heures du matin et qui attendait toujours sous le soleil à midi.
"Je suis étranglé, je dois payer la voiture, je dois payer le téléphone, comment vais-je payer cela? Sans compter le loyer", s'inquiète Gabriel Rodriguez, 55 ans, qui patientait depuis cinq heures.
Les entreprises américaines sont en effet contraintes de licencier à tour de bras, étouffées par la brusque chute de l'activité liée aux mesures de confinement destinées à enrayer la pandémie de nouveau coronavirus.
Les petites et moyennes entreprises peuvent toutefois, depuis vendredi, demander un prêt pour pouvoir payer les salaires de leurs employés et ainsi éviter de licencier.
Cette mesure, qui figure dans le vaste plan fédéral de soutien à l'économie, prévoit 350 milliards d'USD de prêts; une deuxième tranche de 250 milliards est en négociations entre le Congrès et l'administration Trump, et pourrait être adoptée cette semaine.
Effets moins durables qu'en 2008
Toutefois, les effets négatifs de cette crise pourraient être moins durables que ceux de la grande crise financière de 2008, ont estimé des membres du comité monétaire de la Banque centrale américaine lors de leur dernière réunion dont le compte-rendu a été publié mercredi 8 avril. "La situation actuelle n'est pas directement comparable à la crise financière de la décennie précédente", ont-ils jugé.
Les économistes restent toutefois pessimistes, alors que la hausse du taux de chômage à 4,4% au mois de mars ne pourrait être qu'un prélude à ce qui attend le pays à partir d'avril.
Les analystes de Barclays tablent même sur 5,5 millions de nouveaux demandeurs pour la semaine passée : "d'après nos estimations, bien que les demandes aient ralenti par rapport à la semaine précédente, les chiffres du chômage continuent leur ascension".
Car aux personnes ayant perdu leur emploi s'ajoutent désormais les personnes atteintes du COVID-19, celles qui sont en quarantaine ou au chômage technique, de même que les travailleurs indépendants.
Car tous peuvent, pendant cette période de crise, prétendre à une allocation chômage, ce qui n'était pas le cas avant la pandémie. Ces mesures d'aide sociale ont été actées dans la loi dans le cadre du vaste plan de soutien fédéral à l'économie, et ont pour effet de gonfler les chiffres.
Le virus a fait plus de 14.000 morts aux États-Unis et contaminé près de 420.000 personnes, selon le comptage de l'Université américaine Johns Hopkins, qui fait référence.
AFP/VNA/CVN