Le Vietnam a fixé comme objectif que d’ici 2030, 30% de la production électrique du pays sera issue des énergies propres |
Le Vietnam a fixé comme objectif que d’ici 2030, 30% de la production électrique du pays sera issue des énergies propres. Un objectif qui, pour être atteint, doit se préparer dès maintenant. L’État doit ainsi définir et appliquer des politiques d’encouragement aux études et aux applications des énergies propres, aussi bien dans la vie quotidienne que dans la production.
D’après Dang Dinh Thông, expert de l’Institut de la physique et de la technique (relevant de l’École polytechnique), le pays recense environ 2,5 millions de chauffe-eau électriques d’une puissance de deux à cinq kWh. Chaque année, ces appareils consomment environ 3,6 milliards de kilowattheures. Leur nombre, qui va croissant, suit le rythme de développement de l’urbanisme, des secteurs tertiaire et du tourisme, et donc des besoins qui en découlent.
Jusqu’à maintenant, le pays a installé 60 systèmes de chauffe-eau solaires qui fournissent de l’eau chaude à environ 5.000 ménages, mais aussi à des écoles maternelles, stations médico-sanitaires, hôtels et restaurants. Environ 95% de ces installations se trouvent dans les centres urbains. Chaque système de chauffe-eau dispose de 10 à 60 m² de panneaux photovoltaïques et est capable de chauffer entre un et cinq mètres cubes à une température de 50°C à 70°C.
D’après le professeur Nguyên Tiên Khiêm, qui a travaillé à l’Institut de la mécanique relevant de l’Académie des sciences et des technologies du Vietnam, le pays est un des plus ensoleillés du globe, tant en termes d’heures d’ensoleillement que d’intensité du rayonnement. Au Vietnam, l’Institut de la mécanique a expérimenté la mise en œuvre d’équipements photovoltaïques par temps couvert, et ce durant plusieurs journées consécutives. Verdict : tous les appareils ont été en parfait état de marche. Il faut une journée avec environ dix heures d’ensoleillement pour allumer une lampe électrique qui aura une autonomie de six à sept jours (en cas de pluie). «Actuellement, nous recherchons des sources de financement pour transférer de nouvelles technologies de fabrication des piles solaires au Vietnam, notamment construire une usine de fabrication de piles solaires a-Si à raison de 6 MW/an», a fait savoir M.Khiêm.
Pour l’heure, l’exploitation de l’énergie solaire au service du développement socioéconomique au Vietnam n’est qu’une goutte de pluie dans l’océan. Le professeur Dang Dinh Thông estime que le peu d’engouement que le photovoltaïque suscite vient du coût de ces appareils, plus élevé que ceux utilisant d’autres sources d’énergie (éolien, hydroélectrique, thermoélectrique). Le coût de revient d’un kilowattheure produit par le biais de l’hydroélectricité est de 2.000 à 2.500 dollars ; par la thermoélectricité, de 1.000 à 1.500 dollars, alors qu’il faut compter entre 8.000 et 10.000 dollars pour le solaire.
Quê Anh/CVN