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Un calligraphe écrit des lettres sur un grand carré de papier. |
Photo : Bùi Phuong/CVN |
Les Vietnamiens ont pour tradition d’accrocher des tableaux lors de grandes occasions comme une pendaison de crémaillère, une cérémonie d’inauguration et, bien sûr, le Têt traditionnel. Les estampes populaires et les calligraphies relatives au Nouvel An lunaire sont des œuvres spécifiques.
Outre la préparation des plats et l’achat de nouveaux vêtements, les Vietnamiens décorent toujours leurs maisons pour accueillir le Nouvel An. Beaucoup de gens choisissent également d’acheter et de suspendre sur le mur de leurs maisons des calligraphies et autres peintures du Têt.
Un beau trait culturel
Au Vietnam, la calligraphie existe depuis très longtemps. Les Vietnamiens trouvent dans les lettres un support de méditation et un moyen de transmettre leurs sentiments, qui se réalisera si elle est mise à la bonne place dans la maison.
L’achat de la calligraphie est aussi un divertissement qui mérite une mention particulière. Jadis, avant le Têt, les gens allaient souvent chez un calligraphe pour demander des caractères chinois qu’ils accrochaient dans leurs maisons, en espérant que l’idéogramme choisi influencerait positivement la vie des membres de la famille pour l’année.
De nos jours, les œuvres calligraphiques sont vendues. Elles comportent des mots stylisés en vietnamien, en chinois et même en anglais ou dans toute autre langue que le cœur désire. Les lettres, qui ont pour la plupart des significations éducatives et littéraires tels que Tâm (Coeur), Duc (Morale), Nhân (Patience), Phuc (Bonheur), Lôc (Prospérité), Tho (Longévité), sont les plus appropriées et sont tracés au pinceau avec une encre spéciale. Toutes ces calligraphies sont réalisées sur différents types de papier.
Ces calligraphes sont les «ông dô» (en vietnamien), ils sont habituellement âgés et portent la tenue traditionnelle de l’homme et un bandeau sur la tête. Mais depuis quelques années, les ông dô jeunes, de 20 à 30 ans, se font une belle place.
À Hanoï, pendant le Têt traditionnel, plusieurs ông dô se réunissent autour du petit lac situé juste en face du Temple de la Littérature pour tracer sur du papier de beaux idéogrammes en «han» (chinois classique) ou en «nôm» (écriture démotique). Ils trempent délicatement leurs pinceaux dans l’encre noir pour écrire des lettres sur de grands carrés de papier rouge, ou des vœux de prospérité sur de longs rectangles de papier. À côté du caractère, parfois, les vieux calligraphes écrivent aussi un poème ou une sentence, pour éclaircir le sens du caractère, ou, simplement, pour faire un vœu à la personne.
Ces calligraphies ne sont pas que des vœux, elles rappellent encore les valeurs morales transmises par les ancêtres.
Les estampes du Têt symbolisent des souhaits de chance, de longévité, de richesse et de prospérité. |
Peintures populaires de couleurs radieuses
Un autre passe-temps raffiné est de décorer la maison avec des peintures spécifiques au Têt. On considère que cette tradition est apparue lors de la dynastie des Ly (1010-1225), l’une des périodes culturelles les plus riches de l’histoire dynastique du Vietnam.
Les estampes populaires du Têt, qui portent sur des thèmes divers mais particuliers au Têt, sont faites de couleurs radieuses. Multicolores, elles égayent la maison, qui devient plus belle et plus éclatante. Beaucoup de gens aiment les estampes traditionnelles de Dông Hô ou de Hàng Trông.
Dès avant le Têt, on enlève d’abord les anciennes, avant d’accrocher les nouveaux : cela a un sens bien précis, c’est l’«adieu aux choses anciennes pour accueillir de bonnes choses nouvelles». Les estampes du Têt symbolisent des souhaits de chance, de longévité, de richesse et de prospérité.
Auparavant, le pays disposait de nombreux villages spécialisés dans l’imagerie populaire, plusieurs représentant des «écoles» réputées. Parmi les styles les plus connus, dont le nom est celui du village, on trouve Dông Hô (province de Bac Ninh), Hàng Trông et Kim Hoàng (Hanoï), Nam Hoanh (province de Nghê An, Centre), Sinh (ville de Huê, Centre), ou encore les estampes en verre du Sud.
Selon Nguyên Huu Qua, un artisan du village de Dông Hô, situé dans le district de Thuân Thành de Bac Ninh, autrefois son village était particulièrement occupé, sinon débordé, à l’approche du Nouvel An lunaire, car la demande était très élevée, tous, des citadins aux agriculteurs, souhaitant suspendre au moins une estampe pour le Têt.
Mais, de nos jours, seule une poignée d’artistes sont encore en activité. Dans l’école Dông Hô, la nécessité de répondre aux besoins du Têt a conduit, il y a bien plus d’un siècle déjà, à reproduire plutôt qu’à peindre au sens strict du terme, en employant des techniques de gravure sur bois. Les thèmes demeurent, en revanche, avec les classiques vœux de chance, des personnages historiques, des scènes d’activités quotidiennes et allégories folkloriques, thèmes qui répondent à un réel besoin spirituel des Vietnamiens, non seulement pour décorer la maison les jours précédant le Nouvel An lunaire, mais pour rendre certains cultes...
Pratiquées depuis plusieurs siècles, l’imagerie populaire et la calligraphie sont indispensables pour célébrer la Nouvelle Année et transmettre les valeurs spirituelles de génération en génération.