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Photo publiée le 19 mai par les forces armées colombiennes montrant l'avion qui s'est écrasé dans la jungle amazonienne dans le département de Caquetá, au sud de la Colombie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"D'après les indices retrouvés, nous concluons que les enfants sont vivants. S'ils étaient morts, il serait certainement facile de les retrouver parce qu'ils seraient immobiles", et les chiens renifleurs lancés à leur recherche "nous guideraient", a déclaré lundi 29 mai le général Pedro Sanchez à W Radio.
Les quelque 200 hommes mobilisés, dont des militaires et des indigènes autochtones qui apportent leurs connaissances de la jungle, ont ravivé l'espoir, avec la découverte mercredi d'une paire de chaussures et de deux couches, dont une usagée.
Carte de la Colombie montrant la zone dans laquelle un petit avion commercial a disparu des radars le 1er mai au-dessus de la forêt Amazonienne. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le général estime même que ses unités se sont trouvées "à environ 100 m" des enfants "en corroborant les indices trouvés avec le GPS", mais que les pluies, la végétation et le terrain marécageux rendent les recherches difficiles. "Là, à 20 m, on ne voit rien", explique-t-il.
M. Sanchez reconnaît cependant trouver "étrange" que les enfants "ne s'arrêtent pas malgré le largage de kits de survie" contenant de la nourriture, de l'eau, et "plus de 10.000 tracts" indiquant la conduite à suivre.
"Preuves de vie"
Le Cessna 206 dans lequel les enfants voyageaient a disparu des radars le 1er mai dans les environs de San José del Guaviare, dans le département de Caqueta (Sud), au-dessus de la forêt amazonienne. Il a été retrouvé le 15 mai, le nez écrasé au sol au milieu d'une dense végétation, avec les corps des trois adultes à bord, dont la mère des enfants et le pilote.
Photo diffusée par l'armée colombienne le 17 mai d'un biberon retrouvé dans la forêt, à Solano, près du lieu du crash d'un petit avion dans la jungle colombienne. Photo : AFP/VNA/CVN |
Les importants moyens de recherche déployés ont permis de retrouver rapidement plusieurs "preuves de vie", selon les secours, dont des empreintes, des fruits mâchés, un biberon, ou "un abri de fortune fait de bâtons et de branches". Puis, plus tard, des ciseaux et un bandeau pour les cheveux.
Mais depuis un tweet précipité du président Gustavo Petro le 17 mai, annonçant avant de se rétracter le lendemain que les enfants avaient été retrouvés vivants, plus rien. Les recherches autour de l'épave de l'aéronef couvrent une zone d'environ 323 km2, soit trois fois la superficie de Paris intra-muros.
L'armée de l'air s'est jointe à l'opération de secours baptisée "Espoir", avec trois hélicoptères. À l'aide d'un haut-parleur à bord d'un appareil, un message enregistré par la grand-mère des enfants a même été diffusé.
Dans la langue indigène Uitoto dont est originaire la fratrie, elle dit à ses petits-enfants qu'ils sont recherchés et leur demande de rester où ils se trouvent afin qu'on puisse leur porter secours.
Satellites, projecteurs
Des technologies satellitaires sont également déployées pour tenter de déterminer le chemin que les enfants auraient pu emprunter dans la jungle.
Photo diffusée par l'armée colombienne montrant un avion écrasé dans la forêt amazonienne en Colombie, dans le département de Caqueta, Colombie, le 16 mai. Photo : AFP/VNA/CVN |
Dimanche 28 mai, l'armée a pointé vers le ciel de puissants projecteurs d'une portée de 3 km pour que les enfants "puissent se rapprocher de nous", a déclaré le colonel Fausto Avellaneda à la télévision.
Sans succès pour l'heure. Les communautés indigènes "réalisent des processus spirituels pour demander à la jungle de parler" afin de localiser les enfants, selon le gouvernement.
Le grand-père des disparus, Fidencio Valencia, dit avoir confiance en l'aînée de la fratrie, "forte" et "intelligente", qui selon lui a réussi à mettre en sécurité ses frères et sœurs, qui sont "habitués à la jungle". Fidèle aux croyances des peuples amazoniens, il a déclaré qu'une force surnaturelle et "mystérieuse" avait jusqu'ici empêché le sauvetage.
Selon l'Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC), les Uitoto vivent en "harmonie" dans la jungle et conservent des traditions telles que la chasse, la pêche et la cueillette de fruits sauvages.
Les autorités n'ont pas donné les raisons du déplacement en avion de la famille. Mais les habitants de cette région difficile d'accès, du fait de l'absence de routes notamment, sont souvent contraints de voyager à bord de petits avions.
Selon la protection civile, le pilote avait signalé des problèmes au niveau du moteur de l'avion avant que celui-ci ne disparaisse des radars.
AFP/VNA/CVN