>>Mercato européen : après la vague scandinave, une touche sud-américaine ?
>>Espagne : Barça - Valverde, divorce acté, Setien reprend le chantier
L'attaquant vedette du FC Barcelone Lionel Messi lors d'un match contre Levante, le 2 février au Camp Nou. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Chacun doit prendre ses responsabilités" : l'inhabituelle sortie du capitaine Messi, mardi soir 4 février sur Instagram, en réponse à un entretien d'Abidal au quotidien Sport, a mis sous pression le Français, patron du secteur sportif blaugrana depuis 2018 et ex-coéquipier de la "Pulga" au Barça.
"Sincèrement, je n'aime pas faire ce genre de choses, mais je crois que chacun doit être responsable de ses tâches et assumer ses décisions", a commenté Messi.
Dans cette interview, Abidal explique que "beaucoup de joueurs n'étaient pas satisfaits" de l'entraîneur Ernesto Valverde, limogé mi-janvier en dépit de deux Ligas remportées en deux saisons et demi, et remplacé par Quique Setién. Une bombe, dans un club souvent accusé de laisser à ses joueurs majeurs un pouvoir excessif.
"Assumer les décisions"
"Les responsables de la direction sportive doivent eux aussi prendre leurs responsabilités et surtout assumer les décisions qu'ils prennent", a tancé le Ballon d'Or 2019, diffusant une capture d'écran de l'entretien accordé par "Abi".
Au passage, le sextuple Ballon d'Or demande également à Abidal de "donner des noms" des joueurs accusés, "parce que sinon cela nous nuit à tous et alimente des choses qui se disent et qui ne sont pas exactes".
Dans les colonnes de Sport, le directeur sportif est resté vague sur les joueurs concernés.
"Beaucoup de joueurs n'étaient pas satisfaits et ne travaillaient pas beaucoup, et en plus il y avait un problème de communication interne. La relation entraîneur-joueurs a toujours été bonne, mais il y a des choses que je peux sentir en tant qu'ex-joueur. J'ai communiqué au club ce que j'en pensais, et il a fallu prendre une décision", a expliqué Abidal (40 ans).
Des déclarations que la direction du club blaugrana, en pleine négociation pour la prolongation du contrat de Messi s'achevant en 2021, risque d'avoir mal à digérer.
L'Argentin "a l'expérience et la capacité de décider des choses qu'il a ou n'a pas à faire", a tenté de dédramatiser mercredi 5 février le nouvel entraîneur barcelonais Quique Setién. "Je ne vais pas entrer dans la vie de Messi, ni dans celle de qui que ce soit d'autre. Je dois m'assurer que mes joueurs sont heureux", s'est-il borné à dire.
Le président du club Josep Maria Bartomeu devait s'entretenir avec Abidal mercredi après-midi, d'après les médias spécialisés basés à Barcelone, qui ont laissé planer le doute sur l'avenir du Français.
"Abidal, au bord de l'abîme"
Le directeur sportif du FC Barcelone Eric Abidal, le 30 août 2018 à Monaco. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Abidal, au bord de l'abîme", a titré Marca mercredi 5 février sur son site internet. "Chaos total au Barça", a même insisté le quotidien sportif, alors que le directeur sportif paraissait déjà ébranlé après un mercato d'hiver raté.
Fin janvier, le Barça a décidé de ne pas recruter d'attaquant pour pallier la blessure de l'Uruguayen Luis Suarez, opéré du ménisque du genou droit et absent jusqu'à mi-mai, misant sur un retour rapide d'Ousmane Dembélé. Mais l'ailier gauche international français a subi à son tour une grave blessure à la cuisse droite et sera vraisemblablement absent jusqu'à la fin de la saison.
Surtout, après une Supercoupe ratée (élimination en demi-finale par l'Atlético Madrid 3-2, le 9 janvier à Jeddah, en Arabie-Saoudite), les négociations d'Abidal avec la légende blaugrana Xavi, reconverti entraîneur au Qatar, n'ont pas abouti.
Le Barça en pleine crise ? Zinédine Zidane n'est pas de cet avis : "Ils seront compétitifs jusqu'à la fin de la saison, ils n'auront pas de faiblesses. Ils vont s'en sortir. (...) Les bons joueurs restent toujours bons", a tempéré mercredi 5 février l'entraîneur du Real Madrid, grand rival du Barça.
Pour tenter d'éteindre l'incendie, les Catalans devront toutefois se qualifier pour les demi-finales de la Coupe du Roi, mercredi soir 5 février sur la pelouse de l'Athletic Bilbao... ou le feu pourrait reprendre de plus belle.