>>Hanoï renforce son image de "La ville de la paix"
>>La plus ancienne maison de Duong Lâm
>>La maison traditionnelle, une architecture typique du Nord
À l'entrée du village de Duong Lâm. |
Duong Lâm, c’est "le" village vietnamien à l’ancienne, façon image d’estampe. Aucun élément du décor de manque à l’appel. Le banian séculaire, le puits, la maison communale, les vieilles maisons en latérite… Tout conspire à faire de Duong Lâm une destination de charme. Les autorités ne s’y sont d’ailleurs pas trompées, qui ont officiellement reconnu le village comme étant un patrimoine historique et culturel national. C’était le 19 mai 2006.
Il faut savoir que Duong Lâm est constitué de cinq hameaux, parmi lesquels Mông Phu, dont Nguyên Van Lai gère la maison communale quand il ne fait pas office de guide touristique.
"Le village a été construit sous le règne de Lê Thanh Tông, en 1533, il y a plus de 500 ans donc. Il a la forme d’une tête de dragon… Si vous regardez bien, vous verrez qu’à la sortie, il y a deux travées divergentes qui représentent la barbe du dragon, et deux puits, qui représentent ses yeux", explique-t-il.
Les maisons de latérite constituent l’un des traits originaux de Duong Lâm. Le village en dénombre 956. Beaucoup ont été construites en 1649, 1703 et 1850. La plus ancienne date d’il y a plus de 400 ans.
Un patrimoine familial qui se transmet
de génération en génération
Le temps s’est un peu arrêté à Duong Lâm. C’est du moins l’une des impressions que l’on éprouve en regardant ces bâtisses en pierres de latérite, roche dont la région abonde, recouvertes de toits aux versants recourbés. Dans le hameau de Mông Phu, les maisons les plus belles et les plus anciennes appartiennent à messieurs Huyên, Lê et Hùng, qui ne se fait jamais prier lorsqu’il s’agit de vanter les charmes de sa demeure.
"Je vis dans une maison qui date de 1649, dit-il. Il faut dire que je suis de la douzième génération de la lignée, alors forcément… Selon le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, ma maison est la plus ancienne du village. Elle a été restaurée en 2008 grâce au ministère et à la JICA, une organisation japonaise. Mais vous savez, c’est vraiment un patrimoine familial, qui se transmet de génération en génération".
Des allées pavées et bordées de murs en blocs de latérite qui entourent des maisons anciennes. |
La pagode Mia est l'un de ses plus beaux joyaux architecturaux de Duong Lâm. L’atmosphère y est beaucoup plus calme qu’à la pagode des Parfums ou qu’à la pagode Tây Phuong, par exemple. Cela étant, ce n’est pas que pour ses maisons anciennes que le village est à ce point courtisé par les touristes. Question artisanat, il a aussi de quoi faire des envieux, comme nous l’explique Trân Lê Thu, guide touristique de son état.
"Duong Lâm a des produits très connus. D’abord la pâtisserie… Ici, il y a des spécialités comme le beignet au sucre, le gâteau de pâte de riz, le gâteau de riz gluant. Mais on prépare aussi des confiseries à base de cacahuète. Sinon, Duong Lâm est réputé pour sa sauce soja. En fonction de la température, elle est mise à fermenter pendant quatre à cinq jours. La meilleure saison, pour ça, c’est le début de l’été... Ce qui est bien aujourd'hui, c'est que les touristes peuvent participer à la fabrication de ces produits. Ils peuvent même les rapporter chez eux comme souvenir", dit-elle.
Thomas Coonmans, un touriste britannique, semble absolument enchanté de se trouver là, à Duong Lâm… "C’est formidable, de pouvoir contempler toutes ces vieilles maisons… De voir comment elles ont été construites, comment elles sont résistées aux affres du temps et surtout de voir comment les habitants actuels y vivent… On a vraiment l’impression qu’un lien se crée entre le passé et le présent", confie-t-il.
Il faut compter un jour plein pour une excursion à Duong Lâm, que d’aucuns considèrent comme un musée de la vie rurale à ciel ouvert. L’impression d’authenticité, qui frappe de prime abord, infuse agréablement tout au long de la visite et même après.
VOV/VNA/CVN