Éruption d'un volcan au Guatemala: 72 morts, poursuite des recherches

Les secouristes continuaient mardi 5 juin de fouiller les décombres couverts de cendres à la recherche de corps dans les villages détruits par l'éruption du volcan de feu au Guatemala qui a fait au moins 72 morts, selon le dernier bilan des autorités.

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Les cercueils de sept des victimes de l'éruption du volcan de feu sont transportés par les habitants à Alorenango, au Guatemala, le 4 juin.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Nous allons continuer jusqu'à ce qu'on retrouve la dernière victime, même si nous ne savons pas combien il y en a. Nous allons sonder la zone autant de fois que nécessaire", a déclaré Sergio Cabañas, directeur de la Coordination nationale pour la gestion des catastrophes (Conred). Le responsable a précisé qu'en raison de la nature de l'éruption, qui a déversé d'importantes quantités de boue, de lave et de cendre ardente, les possibilités de retrouver des survivants étaient très faibles.

"Si on est piégé dans le flux pyroclastique, il est difficile de rester en vie", a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés.

À la mi-journée, l'Institut national médico-légal (Inacif) a indiqué avoir dénombré 72 cadavres, dont un enfant décédé à l'hôpital après avoir subi de graves brûlures. Le précédent bilan faisait état de 69 morts. Selon la Conred, quelque 46 blessés ont été recensés, dont la moitié dans un état grave.

Les projections spectaculaires de lave et de cendre de ce cratère culminant à 3.763 mètres et situé à 35 kilomètres au Sud-Ouest de la capitale Guatemala a semé la panique dans les habitations rurales situées sur le flanc du volcan, et entraîné l'évacuation d'urgence de plus de 4.500 personnes.

Paysage gris

Suspendues dans la nuit, les recherches ont repris à l'aube mardi 5 juin dans les environs du volcan, encore recouverts d'une abondante couche de cendre grise. Les secouristes effectuaient leur dur labeur, seulement interrompus par les épais nuages soulevés au passage des véhicules d'urgence sillonnant la zone, tandis que des volontaires leur apportaient spontanément eau et nourriture.

Eddy Sanchez, directeur de l'Institut de vulcanologie, a indiqué que l'éruption de dimanche 3 juin avait libéré "beaucoup d'énergie" et que le volcan, entré en "repos actif", pourrait encore libérer des éruptions explosives qui toutefois ne devraient "pas être catastrophiques".

Des secouristes de la Croix-Rouge assistent les personnes recherchant des proches disparus à la morgue d'Escuintla, au Guatemala, le 4 juin.
Des secouristes de la Croix-Rouge assistent les personnes recherchant des proches disparus à la morgue d'Escuintla, au Guatemala, le 4 juin.

Dimanche 3 juin, des images diffusées à la télévision et sur les réseaux sociaux ont montré une immense nuée de cendres descendant du volcan avant d'engloutir une route tandis que des habitants et des membres des équipes de secours fuyaient en courant. D'autres montraient des personnes couvertes de cendres que des secouristes essayaient de mettre à l'abri. Au total l'éruption a duré plus de 16 heures.

Tragédie

Lundi soir 4 juin, le président Jimmy Morales a qualifié l'évènement de "tragédie" et annoncé que les recherches et l'assistance aux sinistrés dureraient le temps nécessaire dans la zone. La présidence a déjà précisé qu'un plan de reconstruction commencerait à être élaboré mardi, alors que les familles des victimes commençaient à enterrer leurs morts dans de longues processions.

Le Congrès du Guatemala a voté un décret présidentiel déclarant d'état de catastrophe naturelle dans les départements d'Escuintla (Sud), Chimaltenango (Ouest) et Sacatepequez (Sud-Ouest), les plus affectés par l'éruption. Les députés ont également commandé un rapport sur les dégâts dans les nombreuses exploitations de café et maïs touchées.

L'éruption a touché notamment des communes rurales proches du volcan et la cité coloniale d'Antigua, le plus important site touristique du Guatemala. Un total de 1,7 million de personnes sont affectées à divers degrés par la catastrophe, selon la protection civile.

Le volcan "de Fuego" était déjà entré en éruption en janvier 2018. En septembre 2012, son précédent réveil avait entraîné l'évacuation de quelque 10.000 personnes résidant dans des villages situés sur le flanc sud. Deux autres volcans sont également actifs au Guatemala: le Santiaguito (ouest) et le Pacaya (20 km au sud de la capitale).

Ce petit pays d'Amérique centrale est situé sur la "Ceinture de feu du Pacifique", une zone qui concentre environ 85% de l'activité sismique terrestre.

AFP/VNA/CVN

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