Équateur : la police tente de reprendre le contrôle de la prison de Guayaquil

Près d'un millier de policiers tentaient toujours jeudi 30 septembre de reprendre le contrôle de la prison de Guayaquil, dans le Sud-Ouest de l'Équateur, où au moins 116 détenus sont morts dans des affrontements depuis mardi 28 septembre, le pire massacre de l'histoire carcérale d'Amérique latine.

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Photo diffusée par la police équatorienne le 30 septembre de policiers intervenant à la prison de Guayaquil, en proie à des affrontements entre prisonniers.

"Plus de 900 policiers" et "membres d'unités tactiques participent à une opération d'enregistrement et de contrôle en cours à l'intérieur de la prison Guayas 1" du complexe pénintentiaire de Guayaquil, a indiqué dans l'après-midi la police sur twitter.

Auparavant, la police avait fait état de 400 policiers impliqués dans "une opération d'intervention et de recherche à l'intérieur du #CPLGuayas No1", parlant également de deux policiers blessés.

Des chars militaires et des soldats ont été stationnés autour de la prison, où des centaines de membres des familles de détenus attendent dans l'angoisse des nouvelles de leurs proches, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Joyeux anniversaire

Six des victimes ont été décapitées. Environ 80 détenus ont également été blessés lors de fusillades et affrontements. Mercredi 28 septembre, un fusil, un pistolet, et 18 armes blanches ainsi que de la drogue ont été saisis.

Selon le site d'informations locales Primicias, les heurts ont débuté lorsque les prisonniers d'un gang ont célébré l'anniversaire d'un de leurs chefs et se sont vantés de contrôler la prison, suscitant la fureur d'organisations rivales dans les autres ailes du bâtiment.

Des proches de détenus attendent des informations devant la prison de Guayaquil, après des affrontements entre prisonniers, le 30 septembre en Équateur.

D'après le Parquet, "la lutte pour le pouvoir au sein de la prison et l'intention des autorités de transférer les chefs d'organisations criminelles vers d'autres prisons du pays ont été les éléments déclencheurs".

"C'est très difficile, il y a beaucoup de morts, beaucoup de blessés, je ne sais pas si mon fils est vivant ou pas", a déclaré à l'AFP Juana Pinto, qui attend impatiemment de connaître le sort de son fils emprisonné.

"Pour nous, parents, c'est horrible (...) on ne sait pas quoi faire, on se sent impuissants", a déclaré Cecilia Quiroz, parente d'un autre détenu, qui en appelle à "l'aide du gouvernement".

Le président Guillermo Lasso s'est rendu mercredi 28 septembre à Guayaquil après avoir "décrété l'état d'exception dans tout le système carcéral au niveau national".

Les prisons équatoriennes surpeuplées sont depuis des mois le théâtre de violences récurrentes entre groupes criminels liés au trafic de drogue.

Cet état d'exception, prévu pour 60 jours et incluant la participation de l'armée aux opérations, a pour objectif de "rétablir et maintenir l'ordre" dans toutes les prisons du pays et de garantir la sécurité "des prisonniers, des personnels pénitentiaires et des membres de la police nationale".

Il ordonne la suspension provisoire de plusieurs droits des prisonniers, comme celui de réunion.


AFP/VNA/CVN

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