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Le groupe allemand de la pharmacie et de l'agrochimie Bayer va supprimer 474 postes en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Face à la crise engendrée par la pandémie, "nous avons plutôt bien résisté par rapport à d'autres secteurs, mais nous avons des évolutions de marchés plutôt défavorables au niveau de la division pharma et Crop Science (produits phytosanitaires), ce qui nous incite à être prudents", explique Laurent Besse, le directeur des ressources humaines de Bayer en France.
Sur les 474 postes supprimés, 110 étaient vacants d'après M. Besse, pour qui le PDV est motivé par "une recherche d'efficience et un recentrage sur les activités clés du groupe". Près de 40% des salariés qui ont accepté les mesures proposées partiront dans le cadre d'une pré-retraite.
La réduction des effectifs - "qui n'est pas un plan de licenciements", insiste-t-on chez Bayer -, concerne principalement les fonctions supports (RH, achats, informatique). Le siège social de Lyon perd ainsi environ 240 postes sur 600.
La division Crop Science est elle aussi concernée, avec la réorganisation des usines face à la baisse des volumes produits.
Bayer explique chercher à la "transformer et à l'adapter aux évolutions du monde agricole, en trouvant des alternatives à certains produits phytosanitaires, avec l'enjeu de la pression sociétale autour de l'environnement".
Le site industriel de Villefranche-sur-Saône (Rhône) perd ainsi 74 postes sur 250.
À l'issue d'une dernière commission entre syndicats et direction la semaine dernière, les objectifs du PDV étaient quasiment atteints, avec 13 cas de salariés encore en recherche d'une réaffectation soit en interne soit en externe, selon l'entreprise.
"L'idée étant sur le mois de juin d'essayer de trouver des solutions pour tout le monde", affirme M. Besse.
"La direction, bien qu'elle nous dise être en difficulté, met de l'argent sur ce PDV. Les fonctions supports sont complètement détruites, les salariés sont perdus au niveau de la réorganisation des RH, la souffrance au travail s'en ressent", estime pour sa part Marie-Hélène Valcarce, déléguée syndicale centrale CGT pour la partie Agro chez Bayer.
En septembre dernier, l'entreprise allemande a annoncé vouloir économiser d'ici 2024 1,5 milliard d'euros à l'échelle mondiale, en plus des 2,6 milliards d'euros d'économies annuelles qu'elle compte réaliser dès 2022.
"La France n'est pas plus impactée que les autres, elle est dans la moyenne de ce qui s'est fait dans les autres pays", indique M. Besse, alors que le groupe prévoit de supprimer 12.000 emplois dans le monde d'ici à 2022.