>>L'Égypte signale 227 nouveaux cas
>>L'Égypte ferme mosquées et églises
Un employé emballe un masque 3D avant son envoi dans un hôpital du Caire soignant des malades du COVID-19, le 8 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Dr. Diwer, qui dirige l'unité de soins intensifs de l'hôpital Cheikh Zayed al-Nahyane, dans le quartier populaire de Machiet Nasser, a été l'un des premiers médecins égyptiens à recourir aux visières fabriquées grâce à des imprimantes 3D par la société Giza Systems. Depuis, l'entreprise s'est mise à fournir près de 25 hôpitaux publics et privés dans toute l'Égypte et des milliers de praticiens en ont reçu gratuitement.
Produit à bas coût, le masque facial imprimé en 3D par cette entreprise cairote est constitué d'une surface conique en plastique reliée à un élastique que l'on se fixe autour du crâne, pour se prémunir de la contamination à la maladie du COVID-19. "On se sent protégé quand on le porte et la forme est élégante", avance le Dr. Diwer, d'autant plus intransigeant que son hôpital a accueilli au total une centaine de patients atteints du coronavirus ces dernières semaines.
Ce gynécologue a pris contact avec la société sur Facebook, après avoir vu l'une de leurs publications proposant de distribuer au corps médical du matériel de protection personnel, pour faire face à la propagation du nouveau coronavirus. "C'est plus facile que de porter des lunettes de sécurité et ça se nettoie facilement. Lorsqu'on finit nos gardes, on les désinfecte pendant 20 minutes par plasma", précise-t-il. Cette semaine, l'Égypte a officiellement passé le cap des 4.000 cas de contamination et 300 décès, dont quatre docteurs, selon le syndicat des médecins.
En première ligne
En raison de la vétusté du système sanitaire, les soignants ont récemment été contraints de se procurer et d'acheter par eux-mêmes leur tenue de protection.
Photo prise le 8 avril durant la confection d'un masque de protection en 3D, au sein de l'entreprise Giza Systems, à l'est du Caire. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Face à ce constat, Giza Systems et les ingénieurs dévoués de son laboratoire "projet Nitrous", qui produit des objets destinés à faciliter le quotidien des personnes handicapées grâce à la fabrication numérique, ont décidé de prendre les choses en main. "Ayant déjà une pratique de la technologie d'assistance, nous sommes allés demander aux hôpitaux ce dont ils avaient besoin" avec la propagation du COVID-19, a expliqué Mohamed al-Hossari, directeur de la Fondation de Giza Systems pour l'éducation. "C'est ainsi qu'on s'est mis à produire des visières".
Les premiers temps, l'équipe de M. Hossari en imprimait 50 par jour. Grâce à la découpe au laser, la société en distribue aujourd'hui près de 2.000 quotidiennement, à des soignants de tout le pays. Par ailleurs, l'aide logistique apportée par des bénévoles tels que Abdel Razik Sabri, un étudiant de 21 ans, a été essentielle à la réussite de l'initiative.
"On n'a pas envie de se tourner les pouces à la maison, quand on peut faire quelque chose pour aider les médecins, la société et son pays", confie M. Sabri, qui procède tous les jours, des heures durant, à l'emballage des visières avec d'autres volontaires. Le choix du Dr. Diwer de miser sur la protection de son équipe médicale et sa réactivité n'ont pas manqué de retenir l'attention des autorités, et son établissement a été désigné par le ministère de la Santé comme l'un des principaux hôpitaux d'isolement où sont soignés les malades du COVID-19.
"Nous voudrions remercier tous les membres (...) qui fournissent nos visières de protection (...). Nous sommes émus et honorés de combattre le COVID-19 pour le peuple", a indiqué le directeur de l'unité de soins intensifs dans un message poignant publié sur Facebook. "Nos héros sont en première ligne, nous sommes là pour vous", a poursuivi le médecin.
AFP/VNA/CVN