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Un entrepôt de vente de seconde main du mouvement caritatif Emmaüs en avril 2020 à Ivry-sur-Seine, près de Paris. |
Le mouvement caritatif avait lancé en 2016 une plateforme e-commerce, Label Emmaüs, sur laquelle les objets vendus provenaient d'acteurs du mouvement Emmaüs et d'acteurs de l'économie sociale et solidaire. Il a enregistré 4 millions de visiteurs uniques en 2020, selon sa directrice Maud Sarda.
Cette fois avec l'interface "Trëmma", l'objectif est d'encourager le don en ligne des particuliers, ciblant notamment les "jeunes, très connectés et engagés". Emmaüs a constaté dernièrement une baisse de la qualité des dons récoltés.
Le fonctionnement de "Trëmma" ne dépaysera pas les usagers des autres plateformes de vente de seconde main, comme Vinted ou Le Bon Coin : "Chaque utilisateur peut créer une annonce sur Trëmma", qui sera ensuite "reprise par un modérateur, salarié.e en insertion, qui la complète, la met en vente sur label-emmaus.co", selon un communiqué publié lundi 25 janvier.
Principale différence avec les autres places de marché en ligne: si l'objet trouve preneur, "le produit de la vente est reversé au projet de solidarité que le donateur a choisi". "Le vendeur ne touche rien sur ce qu'il a vendu, mais peut demander un reçu fiscal portant sur 60%" de la vente, précise Maud Sarda.
Le mouvement fondé par l'Abbé Pierre enregistre depuis une dizaine d'années "des dons qui avaient perdu en qualité", en raison de "la concurrence des plateformes comme Le Bon Coin ou Vinted". De plus en plus de particuliers tentent de gagner un peu d'argent avec les biens dont ils souhaitent se débarrasser.
"Et en parallèle, la qualité des produits qui sont mis sur le marché baisse", ajoute Maud Sarda, évoquant "le défi de continuer le réemploi des objets" pour un mouvement qui "est construit depuis 70 ans sur le modèle d'économie circulaire". "On est obligé de collecter beaucoup plus d'objets pour assurer le même niveau de recettes".
La plateforme e-commerce Label Emmaüs revendique un catalogue de plus d'un million de produits d'occasion et "la réinsertion de 300 personnes en situation d'exclusion". "Plus de 34.000 personnes" ont acheté sur la plateforme en quatre ans, selon l'association.