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Un avion de la compagnie Emirates, à l'aéroport international de Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 2 mars. |
La compagnie aérienne des Émirats arabes unis emploie 100.000 personnes et possède une flotte de 270 gros-porteurs. Elle a suspendu ses activités fin mars et annoncé l'arrêt de ses vols, confrontée à la pandémie. Deux semaines plus tard, la compagnie a repris des opérations limitées et s'est concentrée sur les vols de rapatriement d'étrangers bloqués aux Emirats.
"Je pense que d'ici 2022-2023, 2023-2024, nous verrons probablement les choses revenir à un certain degré de normalité et Emirates exploitera son réseau tel qu'il était", a déclaré lundi 1er juin son Pdg, Tim Clark, en visioconférence pendant le salon de l'Arabian Travel Market, consacré au tourisme. Dimanche 31 mai, Emirates a annoncé des suppressions d'emplois sans préciser l'ampleur de ce plan social.
"C'est une mesure que nous nous devions de prendre. Nous ne pouvons pas laisser nos employés sans rien faire pendant si longtemps. Nous devons donc malheureusement en laisser partir certains", a commenté M. Clark. Emirates - qui a enregistré une hausse de 21% de ses bénéfices pour l'exercice annuel s'achevant en mars - espérait reprendre ses activités dès la seconde moitié du mois de mai, a précisé le Pdg.
Mais les conditions ne se sont pas suffisamment améliorées pour le permettre, et cela a eu un impact sur la compensation des coûts liés à la pandémie de COVID-19, a-t-il ajouté. M. Clark, dont la retraite prévue en juin a été reportée, a estimé que certaines compagnies pourraient ne pas survivre à la crise.
"Je ne suis pas optimiste quant au fait que certains des transporteurs représentés ici aujourd'hui, qui ont déjà été renfloués de manière significative, vont passer les prochains mois", a-t-il dit, ajoutant que les six à neuf prochains mois seront "difficiles". "Nous n'avons jamais connu une situation aussi épouvantable (...) Il s'agit d'un changement structurel énorme pour notre industrie", a poursuivi le Pdg de longue date d'Emirates.
L'Association internationale du transport aérien (IATA) a estimé que les compagnies aériennes mondiales perdront 314 milliards d'USD en recettes en 2020, soit une chute de 55% par rapport à 2019. "Nous devons nous remettre sur pied le plus rapidement possible", a déclaré M. Clark, dont la compagnie a commandé 30 Boeing 787, 126 Boeing 777X ainsi que 50 Airbus A350-900 et quelques Airbus A-380.
Mais "nous sommes loin d'être confiants sur le fait que (...) notre trésorerie, notre bénéfice nous permettra de pouvoir deviner que nous achèterons une centaine de ça ou une centaine de ceci", a-t-il ajouté, évoquant de nouvelles commandes d'avions. L'industrie aérienne est dans "un état très critique et fragile" et fait face à des "problèmes importants de trésorerie." "La réalité aujourd'hui, c'est que, comme pour toutes les compagnies aériennes, tous les paris sont ouverts (...) Vous devez repenser vos priorités et l'une d'elle est de survivre", dit-il.
AFP/VNA/CVN