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Un numéro du Théâtre de tuông du Vietnam. |
L’époque dorée du théâtre chanté dure jusqu’aux années 1970-80. Une époque marquée par des scènes illuminées, de la musique et des queues aux guichets. Ces spectacles étaient le moyen de divertissement presque unique pour des habitants vivant dans une situation économique difficile. Les pièces de chèo (opéra folklorique), tuông (théâtre classique avec chants et gestes) et cai luong (théâtre rénové) rencontraient alors un franc succès. On rirait, pleurait avec les personnages dans les pièces comme Tân Huong Liên, Son Hâu, Dôi dong sua me (Le bon cœur de la mère).
Avec le boom économique, disques et films ont déferlé dans le pays et commencé à détrôner le théâtre chanté traditionnel. La vie des comédiens est entrée dans une période difficile. Les écoles d’art et les théâtres ont rencontré beaucoup de difficultés pour recruter des jeunes. «Les parents étaient inquiets quant aux débouchés des étudiants du théâtre chanté. Et ils interdisaient à leurs enfants de s’inscrire à ces écoles, déplore Nguyên Dinh Thi, recteur de l’Université de théâtre et du cinéma de Hanoi. Nous avons même organisé des recrutements dans des provinces. Mais sans résultats».
Des débouchés assurés pour les étudiants
Face à ce problème, en 2015, l’Université de théâtre et de cinéma de Hanoi a conlu avec les Théâtres de tuông, chèo et cai luong un projet de coopération dans lequel l’université assure la formation des comédiens et des musiciens pour ces trois théâtres. Approuvé par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, il offre beaucoup d’avantages aux étudiants. En effet, ils sont exemptés de 75% des frais de scolarité, logés et bénéficient d’indemnités pour l’achat des costumes. À la sortie de l’université, ils sont recrutés par les théâtres. Des recrutements sont organisés dans 10 provinces.
De premiers résultats encourageants ont été obtenus. Entre 2010 et 2015, aucun candidat ne s’était inscrit aux classes de tuông. En 2015, l’université a réussi à en recruter 30. Le nombre de dossiers pour les classes de chèo a également augmenté.
Quant aux théâtres, ils déploient également des efforts pour faire revivre les arts traditionnels du pays. Daté de plus de 50 ans, le Théâtre de tuông du Vietnam a édifié une série de pièces intéressantes. Depuis quelques années, il a mis en place le programme de présentation de l’art du tuông dans les établissements éducatifs. La plupart des universités et lycées à Hanoi et des provinces avoisinantes en ont bénéficié.
Le Théâtre de chèo du Vietnam, rue de Kim Ma à Hanoi, a rétabli des extraits renommés de chèo comme Thi Mâu lên chuà (Mademoiselle Mâu va à la pagode), Suy Vân gia dai (Suy Vân fait semblant d’être folle)… Des pièces jouées tous les vendredis à 20h00, devant un public cosmopolite.
Vân Anh/CVN