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Un employé surpervise les travaux d'extension de Roland-Garros sur les serres d'Auteuil, le 5 octobre. |
"C'est une nouvelle belle décision de justice", qui "va dans le bon sens", s'est félicité auprès de l'AFP Jérémy Botton, directeur général de la Fédération française de tennis (FFT), porteuse du projet. "Nous allons donc reprendre les travaux le plus vite possible".
Le site fait depuis des années l'objet d'une bataille juridique entre les défenseurs du patrimoine d'une part, la FFT et la mairie de Paris d'autre part.
La fédération prévoit de détruire des "serres techniques" et "serres chaudes", abritant des milliers d'espèces tropicales, qu'elle juge sans valeur architecturale, pour construire un court semi-enterré de 5.000 places aux abords immédiats des serres historiques.
Mais pour les opposants au projet, parmi lesquels les héritiers de l'architecte des serres, Jean-Camille Formigé, ce projet modifie l'ensemble architectural et porte donc une atteinte au droit moral de son créateur.
Vendredi dernier 14 octobre, le TGI de Paris avait autorisé la reprise des travaux, en revenant sur une ordonnance de suspension rendue le 6 octobre. Mais les opposants avaient saisi le tribunal en lui demandant de suspendre les travaux, en attendant l'examen au fond des procédures.
Vue aérienne du stade Roland-Garros, le 14 juillet à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une procédure des héritiers Formigé pour atteinte au droit moral doit être examinée par le TGI de Paris et une autre, lancée par des associations contre le permis de construire, doit être débattue devant le tribunal administratif de Paris, sans doute début 2017.
Les opposants ont également justifié leur demande de suspension des travaux par la nomination prochaine d'un nouveau président à la tête de la FFT, prévue la 3e semaine de février.
Les deux favoris Bernard Giudicelli, secrétaire général, et Jean-Pierre Dartevelle, élu du comité directeur, défendent le projet d'extension du site.
Seul le troisième candidat, Alexis Gramblat, simple président de club, s'est officiellement prononcé pour une version alternative préservant les serres, mais ses chances de l'emporter semblent extrêmement minces.
Une pétition signée par 81.000 personnes
Dans son jugement, le TGI balaye les arguments des opposants, estimant leur demande de suspension des travaux "mal fondée", "sans qu'il soit nécessaire de statuer sur la titularité des droits (...) ou le caractère protégeable des œuvres alléguées", des questions qui seront soumises "à la juridiction du fond".
L'extension de Roland-Garros. |
Le TGI fait notamment valoir que "le projet de la FFT ne touche aucunement" les seuls éléments "inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques" et qu'il "existe une contestation sérieuse sur le fait que les serres objet du débat soient bien l'oeuvre de Jean-Camille Formigé". Il fixe au 3 novembre l'examen au fond du dossier sur l'atteinte au droit moral.
"Malgré leurs manoeuvres tous azimuts, les Formigé n'ont pas réussi à convaincre le juge que le projet de la fédération porterait atteinte à l'oeuvre de Jean-Camille Formigé", affirme dans un communiqué la FFT, pour qui "cette nouvelle décision met en lumière le caractère dilatoire" de leurs actions.
Le Comité de soutien des serres d'Auteuil s'est dit pour sa part "plus que jamais déterminé à défendre l'intégrité du jardin des serres (...) pour l'empêcher d'être amputé et dénaturé à tout jamais par un stade de tennis".
Se disant "épaulé par les quelque 81.000 signataires de la pétition +Sauvons les serres d'Auteuil+", il a assuré dans un communiqué ne "pas croire que les tribunaux laisseront la FFT et la maire de Paris poursuivre leur œuvre de destruction au sein de ce chef d'œuvre architectural et paysager".
AFP/VNA/CVN