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Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem le 22 mai à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous n'avons pas dégagé d'accord global", a reconnu tard lundi soir 22 mai Jeroen Dijsselbloem, le président néerlandais de l'Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique, à l'issue de plus de huit heures de discussions.
Un accord sur un allègement de la dette grecque est espéré depuis des mois pour écarter le spectre renaissant d'un "Grexit" et soulager les inquiétudes de la zone euro.
"Nous sommes très proches de cet accord", a cependant insisté M. Dijsselbloem, renvoyant à de nouvelles discussions lors d'un prochain Eurogroupe en juin.
Voilà des mois que le troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros accordé à Athènes en juillet 2015 patine, les créanciers ne parvenant pas à s'entendre sur la capacité du pays à faire face à son énorme dette publique (179% du PIB).
Très préoccupé, le FMI refuse de mettre la main à la poche dans le cadre du plan de sauvetage si des mesures facilitant ce remboursement ne sont pas accordées par les Européens.
Une éventualité que l'Allemagne, à quelques mois d'élections législatives cruciales, a jusqu'à présent balayée d'un revers de main... tout en considérant dans le même temps le FMI indispensable à la poursuite du programme.
Selon le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire, qui participait à son premier Eurogroupe, les Allemands étaient "prêts à faire un pas" lundi 22 mai en direction du FMI. Mais insuffisant pour combler l'écart avec les attentes d'une institution jugée inflexible par plusieurs participants.
"Nous avons abordé la question avec un degré de détail absolument sans précédent", a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
"Nous allons maintenant travailler pour conclure un bon accord lors de notre prochaine réunion, le 15 juin a Luxembourg", a-t-il ensuite promis.
"Bonne direction"
Manifestation contre les nouvelles mesures d'austérité, devant le Parlement à Athènes, le 18 mai. |
Le temps presse pour la Grèce, qui a besoin d'argent pour rembourser en juillet sept milliards d'euros d'anciennes créances. Or, sans accord sur la dette, pas de nouvelle tranche d'aide.
Pour contenter ses créanciers, le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras s'est résolu à soumettre à son Parlement de nouvelles mesures d'austérité, adoptées dans la douleur le 18 mai dernier, malgré grèves et manifestations.
Au total, 4,9 milliards d'euros d'économies, via de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses d'impôts.
Ces mesures de rigueur devront être appliquées non pas pendant le plan actuel, qui court jusqu'en 2018, mais dans les trois années suivantes, soit entre 2019 et 2021.
Le Premier ministre grece Alexis Tsipras (au centre), lors de l'examen au Parlement des nouvelles mesures d'austérité, à Athènes le 18 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous pouvons parvenir à un accord dans les trois semaines", a estimé lundi soir 22 mai le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, qui avait préalablement rappelé que son pays avait "totalement rempli ses obligations et à temps".
"Ce que le gouvernement et le Parlement grec ont décidé est considérable, cela va dans la bonne direction", lui avait répondu lundi matin 22 mai le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
Quelques heures avant l'Eurogroupe, le président français Emmanuel Macron avait fait savoir qu'il s'était entretenu par téléphone avec Alexis Tsipras pour lui affirmer sa volonté de "trouver un accord prochainement pour alléger dans la durée le poids de la dette".
Soumise à une stricte austérité depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010, la Grèce peine à sortir de la récession : le PIB a reculé de 0,5% sur un an au premier trimestre, après une croissance zéro en 2016.
À terme, l'objectif du plan d'aide à Athènes est de permettre un retour du pays sur les marchés d'emprunt pour qu'il puisse se financer.
AFP/VNA/CVN