>>Ebola : la Banque mondiale approuve un prêt de 285 millions de dollars en réponse à la crise
>>Ebola : l'inquiétude grandit au Mali, décès d'un médecin aux États-Unis
Au même moment, au Liberia voisin, le pays le plus touché, qui a reçu le renfort de 2.200 militaires américains, la présidente Ellen Johnson Sirleaf sonnait la reconquête, jugeant réalisable "l'objectif national de zéro nouveau cas d'ici Noël".
Un médecin de la brigade du contingent international cubain "Henry Reeve", spécialisé dans les interventions d'urgence, qui compte 165 soignants en Sierra Leone, le Dr Felix Baez Sarria, 43 ans, a été contaminé et se trouve au centre de traitement de Kerry Town, près de Freetown, la capitale.
Des membres de l'équipe médicale cubaine déchargent des cartons de médicaments et de matériel médical à leur arrivée sur l'aéroport de Freetown, le 2 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Basée à Genève, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui supervise le déploiement des équipes cubaines, a proposé son évacuation vers l'hôpital universitaire de la ville suisse, a précisé le ministère cubain de la Santé.
Il s'agira de la première évacuation d'un soignant étranger aux pays touchés par Ebola depuis plus d'un mois.
Les soignants sont particulièrement vulnérables au virus, qui se transmet par les fluides corporels : 584 d'entre eux ont été contaminés, dont 329 sont morts depuis le début de l'épidémie, selon l'OMS.
Le chef de la délégation cubaine, Jorge Delgado Butillo, a indiqué que le praticien malade, spécialiste de médecine interne, a ressenti de la fièvre dimanche 16 novembre mais ne présente aucun autre symptôme, se disant "sûr qu'il va s'en remettre".
Cette contamination doit amener toute l'équipe à se "montrer encore plus prudente", "mais nous allons continuer à travailler, nous n'avons pas peur", a assuré le Dr Delgado.
Arrivé en Sierra Leone début octobre, le contingent cubain commence tout juste à se déployer dans l'Ouest, actuellement la région la plus touchée, a-t-il précisé, soulignant les difficultés linguistiques et l'apprentissage spécifique d'Ebola.
Au total, Cuba a envoyé quelque 250 professionnels de santé pour combattre Ebola : 49 au Liberia voisin, où ils gèrent un centre de traitement ouvert au début du mois au ministère de la Défense, et 35 en Guinée.
La Guinée équatoriale, qui accueillera la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN-2015, 17 janvier-8 février), a également annoncé avoir fait appel au savoir-faire cubain, recrutant 50 médecins de ce pays pour trois mois afin de renforcer la prévention contre le virus.
Fermeture de frontières
L'épidémie, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique identifiée en 1976 en Afrique centrale, a fait, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 16 novembre, au moins 5.406 morts sur 15.113 cas recensés, dans leur immense majorité au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, où elle s'était déclarée en décembre 2013.
Au Mali, dernier pays atteint par le virus qui y a fait cinq morts, dont quatre dans la capitale Bamako, quelque 400 personnes étaient suivies par les services de santé, une seule - un médecin de la clinique Pasteur où est décédé un imam guinéen - ayant été testée positive, selon le dernier bilan officiel arrêté mardi.
L'état de santé de cette dernière s'est amélioré et "elle a pu elle-même se nourrir, alors que jusque-là, on était obligé de lui mettre le repas dans la bouche", a indiqué une source médicale.
Le chef de l’opposition parlementaire, Soumaïla Cissé, a demandé "la fermeture momentanée", pour un mois, "des frontières terrestres du Mali avec la Guinée, pour lutter efficacement contre la maladie à virus Ebola" - une option jusqu'à présent catégoriquement écartée par le président malien Ibrahim Boubacar Kéita, conformément aux recommandations de l'OMS.
En Guinée-Bissau, une équipe de l'OMS a achevé sa mission d'évaluation en concluant que "le système de santé peu performant du pays ne permet pas de faire face à une épidémie d'Ebola", faute de laboratoire et de personnel qualifié, déplorant la fermeture des frontières avec la Guinée "car les gens contournent les postes de contrôle".
Une pléiade de stars de la musique et du cinéma, dont le chanteur Bono et les acteurs Matt Damon et Vincent Cassel, ont lancé mercredi 19 novembre dans une vidéo un appel pour une lutte plus musclée contre l'épidémie.
AFP/VNA/CVN