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>> Casino va demander des "délais de grâce" pour éviter un défaut sur sa dette
L'entrée d'un magasin Casino à Tassin-la-Demi-Lune, près de Lyon, prise le 3 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux propositions ont été étudiées mardi par le conseil d'administration de Casino, à l'issue duquel le groupe a communiqué dans la soirée des détails chiffrés sur chacune d'elles. Elles seront examinées par les créanciers du distributeur mercredi 5 juillet.
"Aucune décision relative à ces propositions ne sera prise" avant échanges avec les créanciers, assure Casino, qui emploie 200.000 salariés dans le monde, dont un quart en France, sous des enseignes bien connues comme Franprix, Monoprix ou Pao de Açucar au Brésil.
La cotation de l'action du distributeur avait été suspendue à 10h40 mardi "à la demande de l'entreprise, dans l'attente de la publication d'un communiqué de presse et jusqu'à nouvel avis", selon une notice de l'opérateur boursier Euronext. Le cours s'appréciait quelques minutes plus tôt de plus de 18%.
Bataille de chiffres
Le trio Niel-Pigasse-Zouari avait indiqué mardi matin dans un communiqué distinct qu'il prévoyait d'investir "avec ses partenaires financiers" 900 millions d'euros dans le groupe Casino. Cet apport se fera pour moitié sous forme de fonds propres et, pour l'autre moitié, d'une émission de dette, a précisé Casino mardi soir dans son communiqué.
Avec un "projet industriel et social de long terme", cette proposition "bénéficie du soutien d'un groupe important de créanciers" de Casino, avait assuré le trio, dont l'offre prévoit le "maintien du niveau d'emplois" actuel au sein du groupe, a signalé le distributeur mardi soir.
Moez-Alexandre Zouari, important franchisé du groupe Casino en Ile-de-France et membre de ce trio, est appelé à prendre la direction du distributeur d'origine stéphanoise si cette offre était avalisée.
En face, le duo de milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière a fait une offre ferme prévoyant une recapitalisation à hauteur de 1,35 milliard d'euros, selon les détails communiqués mardi soir par Casino, via une augmentation de capital dont au moins 860 millions d'euros apportés par les deux partenaires.
Le milliardaire tchèque et M. Ladreit de Lacharrière, ami du PDG de Casino Jean-Charles Naouri, tablent en outre sur une restructuration de dette brute de Casino à hauteur de 5 milliards d'euros. Ils ne prévoient ni cession des hypermarchés ni du commerçant en ligne CDiscount, a appris l'AFP mardi dans l'entourage des deux signataires de l'offre.
Toutefois, mardi soir, Casino a indiqué que leur offre ne faisait "pas de mention explicite du niveau de maintien de l'emploi".
Objectif fin juillet
Ces offres d'apport en fonds propres s'inscrivent dans le cadre de la procédure de conciliation entamée fin mai par le groupe, en grande difficulté financière. Casino tente de renégocier son important endettement - 6,4 milliards d'euros de dette nette -, mais a aussi besoin de fonds propres pour relancer son activité.
Casino avait indiqué précédemment qu'il espérait "finaliser un accord de principe sur les termes de la restructuration financière d'ici le 27 juillet". Encore faudra-t-il que les créanciers du groupe, grandes banques, fonds, institutionnels, l'acceptent.
Lundi, Casino avait annoncé que certains d'entre eux n'étaient pas disposés à faire de cadeau au groupe. Alors qu'il leur avait été demandé de ne pas réclamer le versement des sommes dues le temps de la conciliation, qui peut durer au plus tard jusqu'à fin octobre, certains ont refusé, contraignant Casino à demander à la justice des "délais de grâce".
Le distributeur n'a en outre pas respecté, à la fin du deuxième trimestre, une obligation fixée par ses créanciers, ce qui peut être considéré comme un défaut de paiement. Ces prêteurs ont été invités à ne pas réclamer leur dû à Casino le temps de la conciliation, mais n'avaient "pas répondu à la demande" à la date de lundi, selon Casino.
AFP/VNA/CVN