Droits TV : l'accord LFP - Mediapro examiné, le foot français fixé mardi 22 décembre

Le foot français bientôt fixé : le tribunal de commerce de Nanterre a examiné jeudi 17 décembre un protocole d'accord entre la Ligue de football professionnel (LFP) et Mediapro, son diffuseur défaillant, et rendra sa décision mardi 22 décembre en vue d'une rupture de contrat et d'une réattribution des droits TV.

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Matériel audiovisuel du groupe Mediapro au Parc des Princes, le 13 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après plus de deux heures d'audience à huis clos dans l'après-midi en présence de Vincent Labrune, président de la Ligue, et de Jaume Roures, patron catalan de Mediapro, les deux parties ont pu, enfin, entrevoir le bout du tunnel. Le président du tribunal de commerce de Nanterre a mis le dossier en délibéré et rendra sa décision mardi 22 décembre, a indiqué une source proche des délibérations.

S'il décide d'homologuer l'accord trouvé la semaine dernière entre la Ligue et son diffuseur sino-espagnol, le tribunal de commerce mettra un point final à deux mois de négociations, et surtout à deux ans d'espoir brutalement transformé en fiasco.

Mediapro, détenteur de 80% des rencontres des championnats de Ligue 1 et Ligue 2 pour plus de 800 millions d'euros annuels mais incapable d'honorer son contrat depuis le mois d'octobre, pourra alors renoncer à ces droits. La Ligue pourra alors les revendre à un diffuseur plus solvable.

"Le tribunal nous a longuement entendus. On espère que la décision arrêtera les accords définis entre la Ligue et Mediapro, qui permettront de tourner cette page difficile. Pour le moment, nous restons concentrés, les salariés de Mediapro continuent à travailler, la chaîne est diffusée, les droits du foot continuent d'être diffusés et on espère obtenir une solution qui permettra à tout le monde d'avancer", a réagi Guilhem Bremond, l'avocat de Mediapro, auprès de l'AFP. Jaume Roures et Vincent Labrune n'ont, eux, pas souhaité s'exprimer.

Mediapro paye 64 millions

Jaume Roures, patron catalan du groupe espagnol Mediapro, lors d'une conférence de presse à Paris le 21 octobre .
Photo : AFP/VNA/CVN

Le "deal" prévoit donc que Mediapro renonce à ses droits TV en échange de l'assurance que la Ligue ne le poursuivra pas en justice ensuite.

Son homologation donnerait un peu d'air aux trésoreries des clubs, car elle validera le versement par Mediapro d'un dédommagement de 64 millions d'euros. Cette indemnité a été payée par Mediapro et sera définitivement reversée à la Ligue dès l'homologation de l'accord, a-t-on appris de source ayant connaissance du dossier.

La manne reste néanmoins loin des 325 millions d'euros non payés entre octobre et décembre, même si 36 millions supplémentaires sont attendus au premier semestre 2021.

La validation du protocole signera du même coup la fin prochaine de Téléfoot, la chaîne de Mediapro créée ad hoc cet été, même si celle-ci continuera de diffuser les rencontres au moins jusqu'au 23 décembre, date de la 17e journée de Ligue 1, et se tient prête à émettre jusqu'à ce qu'un nouveau diffuseur soit trouvé, au plus tard le 31 janvier 2021.

La diffusion des matches de ce week-end semble elle partie pour se dérouler normalement: les syndicats du prestataire technique Mediapro France, chargé de la production des matches, ont retiré un appel à la grève lancé mercredi, après avoir été rassurés par Jaume Roures.

D'autres négociations à venir

Une fois l'accord LFP - Mediapro entériné par le tribunal de commerce, la Ligue devra rechercher de nouveaux diffuseurs.

Via la procédure complexe d'un nouvel appel d'offres ? Ou via des négociations de gré à gré avec les futurs partenaires ? La LFP n'a pas dévoilé ses intentions ni ses leviers juridiques.

Tous les regards se tourneront quoi qu'il arrive vers Canal+.

La chaîne historique du football français, déjà détentrice de deux matches de L1 par journée, reste très discrète depuis plusieurs semaines même si selon plusieurs sources proches du dossier, elle a été concernée par la négociation entre Mediapro et la Ligue, avant de prendre du recul dans les derniers jours.

Forte de son alliance avec beIN Sports, ex-diffuseur de certains lots de Ligue 1 et de Ligue 2 et notamment des multiplex de chaque journée, la chaîne cryptée semble en pole position pour formuler une offre, même si d'autres acteurs (RMC Sport, Amazon, DAZN ?) existent.

L'immense interrogation concernera le montant futur des droits TV, avec une décote probable de plusieurs centaines de millions d'euros par an par rapport au 1,217 milliard d'euros annuel initialement obtenu, L1 et L2 comprises. Et des conséquences à craindre pour les finances des clubs, déjà très fragilisées par la crise sanitaire.

AFP/VNA/CVN

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