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Des enquêteurs et des gendarmes sont sur le site de l'accident entre un bus scolaire et un TER à Millas, le 19 décembre. |
"Le rapport de la SNCF dit : +les barrières étaient baissées, elles fonctionnaient, le feu fonctionnait, le signal sonore fonctionnait+", a souligné l'avocate, rappelant que "la SNCF est obligée de faire un rapport quand il y a un accident". Me Collard déplore que "cet audit interne" rendu jeudi 28 décembre, qui a été réalisé par des agents de la compagnie ferroviaire, ne soit pas rendu public "comme c'est généralement la règle".
"On peut certes imaginer que la SNCF truque ses rapports, mais j'ai du mal à le croire", a poursuivi l'avocate : "La SNCF sait qu'il va y avoir une expertise judiciaire, ce serait une énorme erreur de leur part". Contacté par l'AFP, le parquet n'avait samedi 30 décembre confirmé ni la teneur de ce rapport de la SNCF, ni le fait qu'il ait effectivement été joint au dossier judiciaire.
"La direction des audits de sécurité de SNCF a produit un rapport de constatation qui a été adressé au procureur de la République et au BEA-TT (le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre, ndlr), seuls chargés de l'enquête", a de son côté indiqué le groupe public. "SNCF ne s'est jamais exprimé sur le fonctionnement du passage à niveau de Millas au moment du tragique accident", a-t-il précisé dans un bref communiqué, ajoutant que "cette question relève uniquement de l'instruction judiciaire à laquelle SNCF collabore pleinement".
La conductrice du car scolaire, mise en examen le 20 décembre pour "homicides et blessures involontaires par imprudence" et placée sous contrôle judiciaire, avec notamment l'interdiction de conduire, a toujours assuré avoir vu les barrières du passage à niveau levées, le 14 décembre. Elle avait de même affirmé que le feu rouge du passage à niveau et la sonnerie d'alarme ne fonctionnaient pas au moment où elle est passée.
Sa version contredit les premières "constatations matérielles" dont avait fait état le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, qui allaient "plutôt dans le sens d'une barrière fermée", tout comme les témoignages du conducteur du TER et des chauffeurs des véhicules qui se trouvaient de l'autre côté de la voie. De son côté la SNCF avait déjà affirmé, réagissant aux affirmations de la conductrice, que "selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalement" au moment de l'accident.
Sur la chaîne d'information en continu BFMTV, Me Collard a également précisé samedi que le TER avait neuf minutes de retard au moment de la collision : "La conductrice a peut-être été surprise de voir la barrière fermée, ce qui peut peut-être expliquer l'accident", a-t-elle ajouté.