Nouvelle-Zélande
"Douleur insondable" après une éruption : cinq tués et huit disparus

La Première ministre néo-zélandaise a exprimé mardi 10 décembre sa "douleur insondable" après la mort de cinq personnes dans l'éruption d'un volcan sur une île touristique, où huit autres personnes toujours portées disparues sont présumées mortes.

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Eruption du volcan de White Island en Nouvelle-Zélande, le 9 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Comme la police, la Première ministre Jacinda Ardern a déclaré n'avoir plus d'espoir de retrouver vivants les disparus, indiquant que plusieurs survols de l'île n'avaient permis de trouver aucun signe de vie. "Ce matin, l'effort est mis sur la récupération (des corps) et sur le fait de s'assurer que la police peut faire ça en toute sécurité", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse.
Parmi les disparus et blessés figurent des touristes d'Australie, des
États-Unis, du Royaume-Uni, de Chine et de Malaisie, ainsi que des Néo-Zélandais qui les guidaient.
"
À ceux qui ont perdu de la famille ou des amis ou sont sans nouvelles d'eux, nous partageons votre douleur insondable et votre tristesse", a-t-elle dit. "Nous pleurons avec vous".
Pas de survivant
L'enquête a permis de voir plus clair sur le nombre de touristes présents sur White Island, également appelée Whakaari, dans le Nord de la Nouvelle-Zélande, lorsque le volcan est entré en éruption soudainement lundi 9 décembre en début d'après-midi, projetant des cendres et des roches dans les airs.

"Quarante-sept personnes étaient sur l'île. Nous pouvons maintenant confirmer que cinq personnes sont décédées, 31 sont actuellement à l'hôpital, huit autres sont toujours portées disparues et trois sont sorties de l'hôpital", a déclaré un porte-parole de la police, Bruce Bird.

"Nous ne pensons pas que quelqu'un d'autre ait survécu à l'éruption", a-t-il précisé.

La police évaluera mardi 10 décembre si une mission pour "retrouver les personnes qui sont actuellement portées disparues" sur l'île est possible, malgré le risque d'autres éruptions, selon M. Bird. "Nous n'irons sur l'île que si les conditions de sécurité sont correctes pour nous", a-t-il ajouté.

L'éruption survenue à 14h11 (01h11 GMT) a dégagé un épais panache de fumée blanche dans le ciel sur 3,6 kilomètres.
Des images vidéo en direct ont montré un groupe d'une demi-douzaine de personnes marchant le long du cratère quelques secondes avant que les images deviennent noires.
Un "nombre considérable" de victimes de la catastrophe seraient australiennes, selon des responsables de Canberra.
Au moment de l'éruption, une trentaine de passagers du navire de croisière "Ovation of the Seas", parti la semaine dernière de Sydney (Australie), se trouvaient sur l'île.
Selon le Premier ministre australien Scott Morrison, 24 Australiens visitaient le volcan à ce moment-là. "Nous devons nous préparer à des nouvelles difficiles dans les jours à venir", selon lui.
Un diplomate britannique a indiqué que deux de ses concitoyens étaient soignés en Nouvelle-Zélande.
Récent regain d'activité
Michael Schade, un touriste qui a quitté l'île juste à temps, a filmé des touristes bloqués sur le rivage, attendant d'être évacués sous un ciel rempli de débris blancs. Un hélicoptère recouvert de cendres gisait endommagé, les pales tordues, à proximité.
L'Agence nationale de gestion des situations d'urgence a qualifié l'éruption de "modérée". Un épais panache blanc était cependant visible à des kilomètres à la ronde. "Nous avons constaté une baisse régulière de l'activité depuis l'éruption. Il reste beaucoup d'incertitudes mais actuellement il n'y a aucun signe d'aggravation", a-t-elle fait savoir.
Le volcan avait montré récemment un regain d'activité, posant la question de savoir s'il était raisonnable de laisser des touristes s'y rendre.
"L'éruption est fâcheuse mais pas complètement inattendue", car l'activité "était relativement élevée depuis septembre, et encore plus ces quinze derniers jours", explique Jessica Johnson, géophysicienne à l'université d'East Anglia.
La Première ministre a estimé que la question était légitime, mais que la priorité était de soigner les blessés.
Royal Caribbean, l'opérateur américain du "Ovation of the seas", a vendu l'excursion d'une journée sur White Island comme une "visite guidée inoubliable du volcan le plus actif de Nouvelle-Zélande", qui amène les audacieux tellement près du volcan qu'il faut s'équiper de casques et de masques à gaz.
White Island se situe à une cinquantaine de kilomètres de la Baie de l'Abondance (Bay of Plenty). 70% du volcan sont immergés. C'est le plus actif de l'archipel néo-zélandais, selon l'agence gouvernementale GeoNet.
Environ 10.000 touristes s'y rendent chaque année. Le volcan a connu de fréquentes éruptions au cours des 50 dernières années, la plus récente remonte à 2016. Cette année-là, un conteneur de 2,4 tonnes avait été transporté par avion sur l'île afin de servir d'abri en cas d'éruption.

AFP/VNA/CVN

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