FIFA
Double séisme à deux jours de la présidentielle

La FIFA a été frappée mercredi 27 mai par un double séisme avec l'arrestation de sept responsables soupçonnés de corruption notamment pour l'attribution du Mondial-2010, à la demande de la justice américaine, et parallèlement la perquisition de son siège zurichois pour les Mondiaux 2018 et 2022.

>>La FIFA a formé 15.000 entraîneurs en quatre ans

>>FIFA : ils sont bien trois contre Blatter pour la présidence

Le président Joseph Blatter (79 ans) briguera un cinquième mandat lors de l'élection maintenue vendredi 29 mai au congrès de la FIFA.

Arrestations à l'hôtel

Tout a commencé vers six heures du matin, lorsque des policiers suisses opérant à la demande des autorités américaines se sont présentés à l'hôtel de Zurich où sont logés les principaux dirigeants de la FIFA, pour y interpeller sept d'entre eux.

Les suspects ont été placés en détention et font l'objet d'une demande d'extradition américaine. Seul l'un d'eux a accepté la procédure d'extradition simplifiée.

Le procureur de Brooklyn Kelly Currie lors d'une conférence de presse, le 27 mai à New York.

Au total, neuf élus actuels ou passés de la FIFA et cinq partenaires de l'instance mondiale du football ont été inculpés de corruption, racket et blanchiment à New York, accusés d'avoir reçu ou distribué plus de 150 millions de dollars depuis 1991, pour les droits de diffusion de tournois internationaux.

Parmi les dirigeants visés figurent Jeffrey Webb (Iles Caïman), Eugenio Figueredo (Uruguay), tous deux membres du comité exécutif, et Jack Warner (Trinité-et-Tobago), ex-membre du comité exécutif. Ce dernier, déjà impliqué dans de nombreuses affaires de corruption, s'est dit "innocent".

En fin de journée, la FIFA annonçait la suspension des neuf élus, plus Daryll Warner (fils de Jack) et l'Américain Chuck Blazer, ancien dirigeant de la Concacaf devenu l'informateur de la justice US.

USA en pointe, Mondial-2010 ciblé

Les interpellations ne sont "que le début" de l'offensive lancée mercredi 27 mai par la justice américaine, a prévenu le procureur fédéral de Brooklyn (New York) Kelly Currie.

Signe de l'ampleur de l'initiative, la ministre de la Justice des États-Unis, Loretta Lynch, a elle-même accusé en conférence de presse les personnes poursuivies d'avoir "corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s'enrichir personnellement".

Cette ancienne procureure fédérale, qui s'était déjà penchée sur le dossier FIFA, a lâché une nouvelle bombe, concernant cette fois le Mondial-2010 en Afrique du Sud : "Même pour cet événement historique, des dirigeants de la FIFA et d'autres ont corrompu le processus en utilisant des pots-de-vin pour influencer la décision d'attribution" de la Coupe du monde à un pays africain pour la première fois.

"Il ne s'agit que d'allégations", a réagi Dominic Chimhavi, porte-parole de la Fédération sud-africaine.

Concernant Warner, "il a entre autres sollicité et obtenu des pots-de-vins dans le cadre des processus d'attribution des Coupes du monde 1998 et 2010", selon le ministère américain de la Justice.

Les arrestations de responsables de la FIFA à Zurich et les inculpations aux États-Unis.

Le même jour, le siège de la Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), situé à Miami, a été perquisitionné par le FBI.

La Russie n'a en tout cas pas apprécié cette offensive américaine et a officiellement demandé à Washington de "mettre fin à ses tentatives d'exercer la justice bien loin de ses frontières".

Pour vendredi, Blatter ne change rien

La FIFA est ébranlée, mais M. Blatter et son secrétaire général Jérôme Valcke "ne sont pas impliqués" dans cette affaire. "M. Blatter est concentré sur le congrès et il reste relativement détendu", a poursuivi M. De Gregorio.

Sepp Blatter est sorti de son silence dans la soirée, via un communiqué. "C'est un moment difficile pour le football, les supporteurs et la FIFA", a-t-il réagi. "De tels comportements n'ont pas leur place dans le football et nous nous assurerons que ceux impliqués seront exclus du jeu", a-t-il ajouté.

Vendredi 29 mai, il briguera donc un cinquième mandat à la tête de la richissime et surpuissante FIFA, secouée depuis le début de son règne en 1998 par une série de scandales, notamment liés à l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022.

La Confédération africaine (CAF) lui a réitéré son soutien. Mais l'UEFA, elle, a demandé le report "dans les six mois" d'un congrès électif qui "risque de tourner à la farce". "Ces événements montrent que la corruption est profondément enracinée dans la culture de la FIFA", a-t-elle aussi accusé.

Un seul candidat se présentera vendredi 29 mai face à M. Blatter : le prince jordanien Ali bin Hussein. Celui-ci a estimé dans un communiqué que la FIFA avait besoin d'"un leadership qui accepte sa responsabilité pour ses actes et ne rejette pas la faute sur autrui. La crise dure depuis longtemps, elle ne se limite pas à ce qui s'est passé aujourd'hui".


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top