Le quinzième anniversaire de Livestrong, une fondation contre le cancer que Lance Armstrong a créée, a été organisé le 19 octobre à Austin (Texas). |
Lors de ce gala de récolte de fonds, fermé à la presse, l'Américain de 41 ans doit prononcer un discours devant un parterre d'invités, dont les acteurs américains Sean Penn, Ben Stiller et Robin Williams.
Il doit s'agir de ses premiers commentaires publics depuis la publication la semaine dernière du rapport de l'Agence américaine antidopage (Usada) l'accusant d'avoir joué un rôle majeur dans "le programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport".
Armstrong, sûrement éprouvé par une dure semaine durant laquelle il a quitté la présidence de Livestrong et été lâché par ses principaux sponsors, dont l'équipementier Nike, qui était à ses côtés depuis 1996, l'année de son cancer, devait trouver du réconfort au sein de la communauté des fidèles de Livestrong.
Cet organisme, fondé en 1997 par Armstrong, a récolté depuis des centaines de millions de dollars pour financer la lutte contre le cancer et grandement contribué, au moins autant que ses succès sur le vélo, à l'aura de "L.A.".
Au bout d'une longue enquête, l'Usada a radié l'Américain à vie et l'a privé de toutes ses victoires depuis le 1er août 1998, dont ses sept titres dans le Tour de France (1999-2005), avant de détailler ses preuves dans un rapport de 1.000 pages transmis à la Fédération internationale de cyclisme (UCI).
Seule en effet l'UCI a la possibilité d'étendre au monde entier les sanctions de l'Usada, dont la compétence se limite au territoire des États-Unis. Par la voix de son président Pat McQuaid, l'UCI, basée à Aigle (Suisse), a fait savoir qu'elle trancherait dès le 22 octobre.
Retrait de Rabobank
Alors qu'elle avait jusqu'à la fin octobre pour arrêter sa décision, l'UCI a peut-être choisi de précipiter les choses pour éviter d'autres répliques après le séisme provoqué par la publication du rapport de l'Usada.
Les révélations de l'Agence américaine ont considérablement assombri l'image du cyclisme, un sport terni par d'incessantes affaires de dopage depuis 1998.
Le milieu cycliste, sous le choc de l'affaire Armstrong, a d'ailleurs encore reçu un coup le 19 octobre quand la banque néerlandaise Rabobank, qui sponsorisait une équipe de l'élite mondiale depuis 1996, s'est retirée des pelotons.
Rabobank "n'est plus convaincue que le cyclisme professionnel international est en mesure de faire du cyclisme un sport propre et juste". La banque, soutien historique du cyclisme néerlandais, réagit ainsi aux accusations qui éclaboussent l'ancien président de l'UCI, le Néerlandais Hein Verbruggen, et selon lesquelles l'UCI n'a pas toujours tout fait pour lutter contre le dopage.
Le monde du cyclisme est "malade jusqu'au plus haut niveau, dont les institutions compétentes, celles responsables des contrôles du dopage notamment", a ainsi estimé un dirigeant de Rabobank.
Les coureurs de l'équipe continueront à rouler la saison prochaine mais sans le logo de la banque.
L'UCI, sur la sellette, a indiqué le 19 octobre comprendre "le contexte qui a présidé à cette décision".
Rabobank avait pourtant maintenu son partenariat quand l'équipe avait été touchée par un scandale de dopage sur le Tour de France 2007. Le Danois Michael Rasmussen avait dû quitter la course alors qu'il portait le maillot jaune.
Devant ce grand déballage, le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) John Fahey s'est déclaré "intéressé" par une réflexion sur une amnistie générale pour les sportifs coupables de dopage.
AFP/VNA/CVN