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Les présidents américain Donald Trump (gauche) et chinois Xi Jinping, le 9 novembre 2017 à Pékin. |
En annonçant vendredi 15 juin des taxes de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises, le président américain avait prévenu: si Pékin venait à rétorquer, il imposerait des taxes douanières additionnelles.
Lundi 18 juin, Donald Trump a mis sa menace à exécution en demandant au représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer "d'identifier 200 milliards de dollars de biens chinois en vue de tarifs supplémentaires de 10%".
"Des mesures supplémentaires doivent être prises pour encourager la Chine à changer ses pratiques déloyales et à ouvrir son marché aux biens américains", a justifié lundi soir 18 juin le président dans un communiqué transmis par la Maison Blanche.
Donald Trump, qui entend forcer Pékin à réduire le déficit commercial des États-Unis de 200 milliards de dollars, précise que si la Chine venait à augmenter de nouveau ses tarifs, l'administration américaine infligerait alors des taxes sur 200 milliards d'importations additionnelles.
Washington pourrait ainsi taxer potentiellement la grande majorité des importations chinoises.
"Cette escalade est l'ultime rappel que le Congrès doit intervenir et exercer son autorité sur la politique commerciale", a fustigé dans un communiqué la National Retail Federation, lobby de la distribution.
Les liens économiques entre la Chine et les États-Unis, entre 2007 et 2017. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Environ 455.000 emplois américains sont menacés par les dernières mesures punitives contre la Chine, a calculé la NRF, qui estime qu'une autre conséquence va être une hausse du prix des produits de base.
En 2017, les États-Unis ont exporté pour 130,4 milliards de dollars de marchandises vers le géant asiatique, deuxième puissance économique mondiale. Ils ont importé dans le même temps 505,6 milliards de biens chinois, selon les statistiques du département du Commerce. Soit un déficit de plus de 375 milliards.
L'administration Trump doit en outre publier d'ici le 30 juin des mesures de restrictions aux investissements chinois.
La politique commerciale américaine et les mesures de représailles annoncées par ses partenaires commerciaux font de plus en plus redoutée une guerre commerciale mondiale qui risque de compromettre la croissance de l'économie de la planète.
Aux États-Unis, elle suscite en outre des inquiétudes chez les agriculteurs susceptibles d'être les plus durement touchés par les mesures chinoises.
Les secteurs automobile et aéronautique redoutent eux aussi les conséquences de ce conflit. Vendredi 18 juin, l'avionneur Boeing avait indiqué à l'AFP qu'il évaluait désormais les dégâts potentiels des mesures annoncées ce jour-là.