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La fermeture forcée des grands parcs d'attraction de Disney, y compris celui d'Orlando aux États-Unis, coûte très cher au plus grand groupe de divertissement au monde. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'empire du divertissement estime à 1,4 milliard d'USD l'impact négatif de la crise sanitaire et économique sur ses activités, dont 1 milliard en lien avec les seuls parcs d'attraction et croisières, d'après son communiqué de résultats trimestriels publié mardi 5 mai.
"Nous faisons face à des perturbations généralisées", a indiqué Bob Chapek, le patron du groupe, lors d'une conférence téléphonique aux analystes.
Le bénéfice par action ajusté (l'indicateur privilégié des investisseurs) a plongé de 63% en un an, à 0,6 USD, malgré un chiffre d'affaires de 18 milliards de janvier à mars 2020, en hausse de 21%.
Signe d'une potentielle éclaircie en Asie, le groupe a annoncé son intention de rouvrir le Disneyland de Shanghai le 11 mai, à un nombre limité de visiteurs disposant de billets datés, pour éviter les files d'attente et les déconvenues.
Le parc accueillera jusqu'à 24.000 personnes par jour d'ici quelques semaines (au lieu de 80.000 d'ordinaire), mais elles devront porter des masques et leur température sera mesurée à l'entrée.
L'activité "parcs, expériences et produits", la deuxième plus importante du groupe après les chaînes de télévision, a vu son bénéfice opérationnel chuter de 58%, à 639 millions d'USD. Elle a récolté 10% de recettes de moins qu'il y a un an (5,5 milliards).
Bain de foule
Mi-avril, le Royaume enchanté avait décidé de mettre en place des mesures de chômage technique, pour faire des économies sur les charges salariales.
Les dirigeants de Disney ne savent pas quand ils pourront rouvrir les autres parcs, les magasins de produits dérivés et les autres lieux de tourisme, des croisières aux centres de villégiature.
Bob Chapek, PDG du groupe Disney. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ils ont aussi dû décaler les dates de diffusion de films très attendus, comme Mulan (Disney), Black Widow (Marvel) ou Soul (Pixar).
Le titre de la société perdait 2,74% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse à New York. "La pandémie de COVID-19 a transformé certaines forces de Disney en vulnérabilités", analyse Ross Benes, du cabinet eMarketer.
"Les sorties au cinéma et les parcs d'attraction, longtemps au centre de la machine à profits, perdent de l'argent sur le court-terme et le chemin de la reprise est incertain en l'absence de nouveaux traitements ou vaccins qui rassureraient le public sur la pertinence d'aller prendre un bain de foule".
Le groupe américain pâtit aussi de l'annulation d'événements sportifs, générateurs d'audience et de revenus publicitaires sur ses chaînes et plateformes (ESPN, ESPN+ et ABC).
Bob Chapek s'est néanmoins félicité du succès du documentaire The Last Dance, sur Michael Jordan et les Chicago Bulls, diffusé en dix épisodes sur ESPN.
Streaming esseulé
Disney peut aussi se réjouir du succès de Disney+, sa plateforme de streaming lancée à l'automne en Amérique du Nord et en Australie, notamment, puis déployée dans plusieurs pays européens en mars.
Dans ce cas, la pandémie et le "Grand confinement" ont joué en faveur de Disney. Son immense catalogue de titres très populaires, ses productions originales (dont The Mandalorian, qui se déroule dans l'univers Star Wars) et son prix réduit lui ont permis de conquérir de nombreux abonnés - elle en compte 54,5 millions à ce stade.
"Nous avons dépassé nos prévisions les plus optimistes", s'est enthousiasmé Bob Chapek.
Les activités "en direct avec le consommateur" représentent désormais plus de 4 milliards d'USD de chiffre d'affaires trimestriel, contre 1 milliard il y a un an.
Mais l'activité reste pour l'instant déficitaire, avec une perte opérationnelle de 812 millions d'USD, à cause des investissements importants consentis pour le lancement à grande échelle.
"Disney+ a rapidement amassé un nombre impressionnant d'abonnés, mais son impact sur le groupe en général reste limité tant que les salles de cinéma et les parcs resteront fermés", commente Ross Benes.
"Parce que le service de streaming, comme de nombreux autres produits Disney, ne génère vraiment des revenus importants que grâce aux synergies avec les autres offres de l'entreprise".