>>Le télescope Cheops dans l'espace pour observer les exoplanètes
Illustration du télescope spatial "IRAS", lancé en 1983, et qui risque d'entrer en collision avec un satellite hors service. |
Chaque satellite volait dans des orbites opposées et ils risquaient de se percuter frontalement, avec une vitesse relative de près de 15 km par seconde. Mais à l'heure dite, mercredi à 23h39 GMT, à 900 km au-dessus de la ville de Pittsburgh, aucun flash de lumière n'a été observé par les astronomes. Le commandement spatial américain a confirmé que les deux engins "s'étaient croisés sans incident".
Un ingénieur du Centre d'astrophysique Harvard-Smithsonian, Jan Kansky, a publié sur Twitter une vidéo filmée à l'aide d'un télescope et montrant le télescope spatial, IRAS, passant sans dommage le point d'impact prévu avec le satellite. "À priori, il semble qu'IRAS ait survécu", a tweeté son collègue l'astronome Jonathan McDowell, qui était monté sur le toit de l'observatoire du Centre. La Société de surveillance spatiale AGI a également écrit : "Heureusement, les premières indications sont que IRAS et GGSE 4 se sont croisés sans dommage ce soir".
Ce type de collisions entre des satellites que plus personne ne contrôle sont rares et dangereuses car elles peuvent créer des milliers de fragments qui risquent de détruire ou d'endommager des satellites actifs. En 2009, quand le satellite de communication Iridium 33 (actif) et le satellite militaire russe hors service Cosmos 2251 se sont heurtés, un millier de fragments de plus de 10 cm ont été propulsés, polluant les orbites.
Le télescope spatial, IRAS, était un projet commun de la NASA, du Royaume-Uni et des Pays-Bas et a vécu dix mois. Il pèse une tonne, selon une base de données de l'Agence spatiale européenne (ESA), et mesure deux mètres sur quatre mètres sur quatre mères. Le satellite expérimental américain, GGSE-4, a été lancé par l'US Air Force et est léger (85 kg), mais il a une forme inhabituelle : il est très fin (60 cm) et fait 18 m de longueur, et vole verticalement.
La probabilité d'une collision avait été évaluée à 5% par les spécialistes de l'Agence spatiale française CNES, interrogés par l'AFP. La société LeoLabs l'estimait entre 1% et 5%, ce qui est considéré comme très dangereux dans ce domaine. S'ils s'étaient percutés, le choc aurait pu créer un millier de débris de plus de 10 cm, a dit Dan Oltrogge, d'AGI, et plus de 12.000 fragments de plus de 1 cm.
L'altitude de 900 km est particulièrement fréquentée par les satellites. Les opérateurs doivent constamment calculer le risque de collision avec les plus de 26.000 objets catalogués en orbite terrestre, et régulièrement dévier leur trajectoire, ce qui n'est plus possible quand un satellite est mort.
AFP/VNA/CVN