Deux jours de festivités à La Havane, qui souffle ses 500 bougies

Feux d'artifice, concerts et spectacles ont marqué vendredi 15 novembre les 500 ans de La Havane, au moment où la capitale, célèbre pour son charme suranné, a été embellie après des mois de chantiers.

>>À Cuba, le roi d'Espagne face à l'arbre fondateur de La Havane, 500 ans après

L'hôtel Zaratoga de La Havane, en novembre 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Malecon, boulevard de bord de mer longé de bâtiments coloniaux colorés, devait être l'une des principales scènes de ces festivités de deux jours, avec le tir de 16.000 feux d'artifice vendredi soir 15 novembre, après 21 coups de canon.

Avant cela, à 21h00 locales, a lieu la traditionnelle cérémonie qui consiste, à chaque anniversaire de la ville, à tourner trois fois autour d'un arbre, le ceiba (fromager), en formulant le même nombre de voeux.

Le 16 novembre 1519, c'est à l'ombre d'un fromager qu'avaient été organisés la première messe et le premier conseil municipal de San Cristobal de La Havane.

Pour les spécialistes, c'est l'acte fondateur de cette cité de 2,1 millions d'habitants, créée par des colons espagnols, l'île étant ensuite restée dans le giron de Madrid jusqu'en 1898. Le roi d'Espagne Felipe VI est venu en début de semaine lancer les festivités.

"Que les célébrations soient le motif pour reprendre espoir", a lancé le pape François dans un message vidéo. "Des difficultés dans la vie, il y en aura toujours, les peuples auront des difficultés, mais cette unité d'un peuple, uni dans la charité, l'espoir d'aller de l'avant, cela aide le peuple à grandir avec force", a-t-il ajouté, alors que l'île est en crise économique.

Charme désuet

L'hôtel Zaratoga de La Havane, dans les années 1930.
Photo : AFP/VNA/CVN

La cérémonie devait être présidée par l'historien officiel de La Havane, Eusebio Leal, considéré comme le "sauveur" de la capitale cubaine, où il a mené un ambitieux travail de conservation et de restauration.

"Par magie ou par une série de phénomènes politiques, économiques et sociaux, (La Havane) est restée intacte, elle attendait son moment", a confié l'historien, en référence au coup d'arrêt urbanistique provoqué par la révolution socialiste de 1959, menée par Fidel Castro, puis l'embargo américain imposé à partir de 1962.

Berlines américaines des années 1950, absence de gratte-ciel, centre historique parsemé de rues pavées, de palais et de forteresses : c'est ce charme désuet qui fascine les touristes, qui ont été 4,75 millions à visiter l'île en 2018.

Le modèle d'autogestion imaginé par Eusebio Leal a justement permis d'utiliser une partie des recettes touristiques pour la restauration du quartier historique, où de nombreux édifices tombaient en ruines.

La ville a donné un coup d'accélérateur aux chantiers en prévision de son anniversaire d'un demi-millénaire, avec la rénovation de bâtiments anciens et la construction de plusieurs hôtels de luxe, puis plus récemment la réfection de la chaussée du Malecon et d'une partie des rues du centre.

Carte de La Havane avec l'évolution du développement urbain et les principaux faits depuis sa création en 1519.
Photo : AFP/VNA/CVN

"La Havane renaît pour ses 500 ans grâce aux mains et à la sueur de son peuple travailleur, enthousiaste et résistant", a salué sur Twitter le président Miguel Díaz-Canel.

Œuvre-phare de cet anniversaire, le Capitole, réplique de celui de Washington, a été rénové et sa coupole recouverte d'or, offert par la Russie : le reflet du climat diplomatique du moment, alors que Cuba est soumis à une pluie de sanctions américaines et cherche le soutien de ses alliés traditionnels, Moscou et Caracas.

"Nous résistons"

"Les yankees continuent de nous étrangler, mais nous résistons", a lancé jeudi  14 novembre le président Diaz-Canel lors d'un déplacement dans la province de Guantanamo (Sud-Est), où se trouve une base militaire américaine. Les États-Unis "veulent asphyxier l'économie, en pensant que ce peuple va se rendre".

C'est justement la population qui souffre le plus directement des sanctions, qui ont provoqué notamment des pénuries d'essence.

Mais Roberto Molina, pêcheur de 69 ans installé chaque jour sur le Malecon, garde le sourire face à ce quotidien compliqué : "Le Havanais est joyeux. Si tu trouves une solution aujourd'hui, tant mieux, si tu n'en trouves pas demain, tant pis."

"C'est vrai, on a des difficultés", confie Alina Gonzalez, gériatre de 57 ans.

Un couple sur le Malecon de La Havane, en juillet 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cela n'entame pas son amour pour La Havane, dit-elle, assurant vouloir "continuer à marcher dans ses beaux parcs, sur le Malecon, profiter de sa splendeur encore longtemps".

Des représentants de nombreux pays étrangers sont attendus pour ces festivités - dont l'ex-président français François Hollande - et devaient être reçus samedi  16 novembre par le président Diaz-Canel lors de la cérémonie d'inauguration du Capitole rénové.

AFP/VNA/CVN

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