Le tueur a succombé en début d'après-midi à une blessure par balle qu'il s'est lui-même infligée. Ancien collègue des journalistes, il a justifié son geste dans un long manifeste décousu envoyé à la chaîne ABC, disant avoir souffert de discriminations parce qu'il était Noir et homosexuel.
Ce drame, qui relance l'éternel débat sur l'accès aux armes à feu aux États-Unis, a été évoqué par la Maison-Blanche, appelant une nouvelle fois le 26 août le Congrès à légiférer pour mieux encadrer leur vente et leur utilisation.
Une capture d'écran d'une vidéo de WHSV TV, à Harrisonburg en Virginie, montre Vester Lee Flanagan, l'homme soupçonné d'avoir abattu un reporter et un caméraman d'une chaîne locale en Virginie lors d'un direct, le 26 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La reporter Alison Parker, 24 ans, et le caméraman Adam Ward, 27 ans, de la chaîne WDBJ7, ont été abattus alors qu'ils interviewaient une femme en extérieur non loin de Roanoke en Virginie (Est), à environ 385 kilomètres de la capitale Washington.
Sur les images d'abord diffusées en direct par la chaîne, on voit la journaliste crier lorsque des tirs sont entendus. Puis la caméra tombe au sol, les coups de feu retentissant encore. La caméra filme les jambes du tireur. Un arrêt sur image le montre, pointant l'arme vers le sol. On ne voit pas de sang.
Sur le plateau, la présentatrice de l'émission réagit avec stupeur face aux images.
Un ancien collègue en colère
Pris en chasse par la police toute la matinée, le tireur a finalement été retrouvé blessé par balle dans son véhicule après être sorti de route. Il est mort en début d'après-midi à l'hôpital.
Identifié comme étant Vester Lee Flanagan II, 41 ans, qui travaillait aussi sous le nom de Bryce Williams, il a non seulement commis son meurtre en direct mais a aussi filmé lui-même la scène dont il a diffusé des vidéos sur ses comptes Twitter et Facebook.
Sur l'une d'elles, on le voit derrière le caméraman brandir un pistolet en visant la journaliste qui, souriante, interviewe une autre femme.
Concentrés sur l'interview, aucun ne semble remarquer le tireur.
Le tueur abaisse ensuite brièvement sa caméra ou son téléphone portable vers le sol, avant de tirer huit coups de feu en direction de la reporter qui tente de fuir. Les images montrent nettement la main du tueur vêtu d'une chemise bleue à carreaux, tenant le pistolet.
Une capture d'écran de la télévision WDBJ7-TV montre Alison Parker (gauche) juste au moment où elle entend un coup de feu alors qu'elle interviewait Vicki Gardner, la directrice locale de la Chambre du commerce à Roanoke en Virginie, le 26 août. |
Sur son compte Twitter @bryce_williams7, le tueur, qui avait travaillé pour la même chaîne, a accusé Alison Parker d'avoir "tenu des propos racistes".
Des milliers de victimes d'armes à feu
Les deux journalistes sont morts sur les lieux de la fusillade, peu après 06h45 du matin, selon la police. Ils étaient chacun en couple avec d'autres employés de la chaîne locale.
Un présentateur, Chris Hurst, a confié sur Twitter peu après les faits qu'Alison Parker et lui venaient "d'emménager ensemble" et voulaient se marier. "Je suis anéanti".
"Elle travaillait avec Adam tous les jours. Ils formaient une équipe. J'ai le cœur brisé pour sa fiancée", a encore témoigné Chris Hurst dans quatre longs tweets postés peu après l'incident.
La femme interviewée, Vicki Gardner, a été blessée mais ses jours ne sont pas en danger, selon la police.
La candidate démocrate à la Maison Blanche, Hillary Clinton, s'est dite "en colère" sur Twitter. "Nous devons agir pour arrêter la violence par armes à feu et nous ne pouvons plus attendre".